Hôtel : "Payez ce que vous voulez", la bonne formule ?
Et si on ne payait ce que ça valait. Depuis lundi, cinq hôtels parisiens se sont lancés pour quelques jours dans le "Pay what you want", autrement dit : passez la nuit ou prenez un repas et payez ce que vous voulez. Aldric Duval, patron de l’hôtel 4 étoiles Tour d’Auvergne a lancé ce mouvement estival, venu d’Angleterre, estimant qu’il fallait "redonner la parole à nos clients et d'avoir un vrai retour sur la qualité de nos hôtels ".
L’offre est valable pour "une chambre double du 21 juillet au 10 août ", annonce le site. Les réservations doivent se faire sur ce site et les frais de dossier non remboursables sont de 17 euros.
Formule rentable ?
En 2010, la chaîne hôtelière Best Western avait déjà essayé le "pay what you want" pendant quelques jours. 750 nuitées au prix voulu par les clients, et qu'ils ont, en l’occurrence, jugé bon de payer 40 à 60% du tarif selon la chaîne d’hôtels. Un chiffre donc moyen sur le court terme mais qui devient bon lorsqu'on parle de fréquentation : elle a augmenté de 33% durant le mois de l’opération.
Même tendance du côté de Brandalley. Le site de la marque de déstockage de vêtements a mis en vente des milliers d’articles en 2009. Près de 85% des internautes n’ont payé qu’un euro par article acheté. "Quand on n'a pas de relation de personne à personne, qu'on reste caché derrière son ordinateur, personne ne va payer le prix ", commente Pascale Hébel, directrice du département consommation au Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie). La marque a en revanche remporté 45.000 nouveaux membres.
Dans les Hautes-Pyrénées, Dominique Pucheu la chef d'un restaurant, a également essayé la formule pendant un mois et demi. "Nous avions hésité à mettre en place ce système pour notre hôtel en plus du restaurant ", explique-t-elle, "dans un restaurant, on respecte ce que l'on fait, tandis qu'un hôtel, c'est plus risqué, plus impersonnel ". Au final, de nombreux clients ont dépassé les tarifs au moment de régler la commande.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.