A Toulouse, 300 à 400 squatteurs sont en attente de relogement : "le résultat des 90% de refus au 115", selon le DAL
A Toulouse, la préfecture et la municipalité tentent de trouver une solution pour reloger 300 à 400 squatteurs qui se sont installés dans les anciens locaux d'une banque.
Ils sont d'origine roumaine, bulgare, russe ou maghrébine, parfois venus en famille avec leurs enfants. Au départ, il y a un an et demi, les squatteurs de trois bâtiments toulousains abandonnés n'étaient que quelques-uns. Ils sont aujourd'hui entre 300 et 400 à vivre dans des conditions particulièrement précaires.
La préfecture et la municipalité tentent aujourd'hui de trouver une solution pour reloger ces squatteurs. Pour l'association Droit au logement, qui demande le relogement des familles, il y a urgence car leur sécurité n'est pas assurée.
Il n'y a pas de toilettes, pas de douche, pas de chauffage, rien !
Yacine, squatteur
Yacine vit dans un ancien bureau de banque, transformé en chambre par nécessité. "Je n'ai pas trouvé d'autre endroit où dormir. C'est vide, alors je fais les poubelles pour trouver des matelas, des vêtements, que je mets dans la chambre", raconte-t-il.
François Piquemal, de l'association Droit au logement, y voit "le résultat des 90% de refus au 115 en Haute-Garonne". Ce squat "permet de mettre à l'abri toutes ces personnes qui sont à la rue. Et malheureusement, dans ce cas, c'est un squat où il y a des marchands de sommeil et des réseaux mafieux".
Un squat à 3 euros la nuit
Partout, des déchets jonchent le sol, les poubelles débordent, des installations électriques de fortune menacent de prendre feu. Dans ce squat, l'insécurité est totale, surtout pour les femmes et les enfants qui ne sont pas scolarisés, s'indigne Yacine : "Les gens crient, ils ont des problèmes d'alcool... C'est la catastrophe !"
"Il y a une dame russe, mère célibataire avec deux enfants, qui a été victime de deux agressions venant d'un homme qui était ivre, poursuit Pascale, une militante associative. Il faut qu'elle fasse attention à elle parce qu'elle risque à tout moment d'être violée !"
La préfecture et la mairie recherchent des solutions
Des marchands de sommeil font parfois payer le droit de rester 3 euros la nuit. L'un d'eux a d'ailleurs été arrêté et sera jugé en mars prochain. La préfecture et la mairie de Toulouse sont au courant de la situation. Elles devraient annoncer des mesures d'ici quelques jours.
"Nous ne sommes pas contre, à condition qu'il y ait des solutions de relogement adaptées à toutes les familles qui ne sont pour rien dans cette histoire, et qui payent les conséquences de la casse des services publics", souligne François Piquemal, du DAL.
128 habitants de l'immeuble voisin du squat ont signé une pétition afin de trouver des solutions plus humaines pour toutes ces personnes.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.