Hébergement des sans-abri : "Il faut que ces solutions d'urgence conduisent les personnes à des solutions durables"
Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, rappelle l'importance d'anticiper la période hivernale en amont et d'apporter des réponses durables.
"Toutes les réponses sont absolument nécessaires", a réagi dimanche 14 octobre sur franceinfo Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre. La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé qu'elle allait ouvrir des mairies de la capitale aux SDF cet hiver, dont l'Hôtel de Ville, spécialement dédié à des femmes sans abri. "Il faut impérativement que ces solutions d'urgence puissent permettre de tendre la main pour conduire les personnes à des solutions durables".
franceinfo : l'initiative de la maire de Paris est-elle une bonne mesure ?
Christophe Robert : Toutes les réponses qui peuvent être apportées à ceux qui n'ont rien, à ceux qui vivent à la rue, sont absolument nécessaires. Ce qui est intéressant, c'est d'anticiper la période hivernale assez en amont. Cela veut dire offrir les meilleures conditions possibles, en termes d'aménagement, d'adaptation des profils. Mais il faut impérativement que ces solutions d'urgence puissent permettre de tendre la main pour conduire les personnes à des solutions durables. Chaque nuit ou chaque semaine d'hiver, on a besoin d'un toit sur la tête mais aussi toute l'année.
Vous paraissez dubitatif ?
Non. Il faut apporter des réponses en urgence, que ce soit de la part de la mairie de Paris, de la part de l'État. Il faut que toutes les collectivités se mobilisent pour ne laisser personne à la rue. Mais il y a une espèce de ritournelle où, pendant l'hiver on ouvre des places et on les referme les beaux jours venant. On sait bien que la solution est de savoir où en sont les personnes, qu'est-ce qui les a conduit dans la rue et leur offrir des perspectives durables de logement avec un accompagnement social autour.
Quelle est la proportion de femmes à la rue ?
Il y a beaucoup de femmes à la rue. C'est assez nouveau depuis sept ou huit ans. On parle d'une douzaine de pourcent. Mais on n'a pas d'enquête nationale. La mairie de Paris a fait une Nuit de la solidarité il y a quelques mois, qui montre qu'il y a une augmentation du nombre de femmes à la rue, qu'elles subissent des violences, qu'elles ont peur de rejoindre un certain nombre de centres. Il faut développer toutes les réponses car des personnes ne voient aucune solution alors qu'elles appellent le 115. L'essentiel est d'apporter des réponses durables.
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