Seine-Saint-Denis : le maire de Montreuil réquisitionne un bâtiment de l'Etat pour reloger les résidents d'un foyer social
Patrick Bessac souhaite que les bureaux de l'Afpa, inoccupés, puissent héberger les résidents d'un foyer de travailleurs insalubre.
Le maire communiste de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Patrice Bessac, a pris un arrêté de réquisition administrative de l'Agence de formation professionnelle des adultes (Afpa). Les 15 000 mètres carrés de locaux vides seront mis à disposition des résidents d'un foyer social de la commune.
L'arrêté a été affiché ce matin à 6 heures sur le bâtiment et 150 des 250 travailleurs migrants du foyer Bara ont pu pénétrer à l'intérieur des locaux. Le maire ainsi qu'une partie de ses conseillers municipaux se sont également introduits à l'intérieur du bâtiment. Les CRS ont rapidement encerclé les lieux.
J'en ai marre de la bureaucratie, marre des lenteurs, de cette organisation qui broie les hommes à la fin.
Patrice Bessacà franceinfo
La décision de Patrice Bessac est unilatérale et fait suite à la constatation d'une "menace grave, urgente et avérée" pour les résidents du foyer. Le bâtiment est dans un état de "saleté repoussante", d'après le maire, pour continuer d'accueillir les résidents. "Il y a des rats, ils dorment dans des chambres beaucoup trop petites, dans des couloirs, près des toilettes. C'est vraiment horrible", dénonce le maire communiste
Malgré des négociations depuis plusieurs mois avec les services du Premier ministre et ceux de la préfecture, la Ville affirme que la situation n'évolue pas sur ce dossier alors qu'une convention a été signée en 2013 entre les services de l'Etat, la mairie et les gestionnaires du foyer pour reloger les résidents, déconstruire et reconstruire le foyer. La mairie dit proposer l'occupation de ces bâtiments pour reloger les résidents depuis deux ans.
Les locaux de l'Afpa sont vides depuis 2015. D'après la mairie, l'Etat a un projet immobilier pour ces bâtiments, avec le déménagement du tribunal administratif de Montreuil, mais il ne devrait pas aboutir avant 2024. Vendredi 21 septembre, le maire avait déjà tenté d'alerter sur la situation des résidents en passant la nuit avec eux au foyer Bara. Il dénonçait des "conditions révoltantes" dans une interview accordée à France Bleu Paris.
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