Fermetures d'usines : "L'hémorragie est stoppée pour le moment"
En France, les annonces d’ouvertures d'usines ont compensé celles des fermetures, selon une étude publiée lundi. Un équilibre qui n'avait pas été trouvé depuis 2009.
Depuis six mois, l'économie française a créé plus d'usines qu'elle n'en a détruites, selon une étude du cabinet Trendeo, spécialisé dans l'observation de l'investissement dans l'Hexagone, publiée lundi 20 mars, à l'occasion de la semaine de l'industrie. C'est la première fois que cette situation se présente depuis 2009. Le fondateur de Trendeo, David Cousquer, affirme, sur franceinfo, que "l'hémorragie est stoppée pour le moment".
franceinfo : Ces chiffres que vous publiez prouvent-ils que la France est en train d'enrayer la spirale de la désindustrialisation ?
David Cousquer : Oui, nous sommes à l'équilibre pour la première depuis 2009, alors que l'on a perdu, en tout, plus de 600 usines [depuis 2009, ndlr]. Pour autant, ça ne veut pas dire que nous sommes en phase de réindustrialisation, mais que l'hémorragie est stoppée, pour le moment. Cette remontée est due principalement au secteur automobile et un peu au secteur de la pharmacie. Des mesures ont été prises pour réorienter l'investissement vers l'industrie. Il y a probablement un effet.
Comment cela se concrétise et quelles sont les industries qui s'en sortent le mieux ?
Ce sont plutôt des industries qui reviennent de loin : l'automobile avait perdu un grand nombre d'emplois depuis 2009, et, là, elle recommence à investir et à réembaucher. Mais nous ne sommes pas encore dans une dynamique massive. Ce sont des usines plus petites qui sont concernées. On a le même montant médian d'investissement depuis 2009, mais un tiers de salariés en moins pour les nouvelles usines. Ce sont des investissements plus capitalistiques, plus technologiques, et des sites qui fabriquent en plus petites séries, un peu plus haut-de-gamme.
C'est de là que va venir le salut de l'industrie française ?
Très probablement, oui. Il faut l'associer à la thématique de l'industrie du futur qui inscrit cette montée en gamme dans différents niveaux : numérisation, flexibilité de la production, efficacité énergétique… Cela concerne surtout l'aéronautique, mais l'automobile s'y remet avec le développement du véhicule électrique.
En sept ans, l'industrie française a quand même perdu 600 usines : où se trouvent-elles, dans quels secteurs ?
Les pertes concernaient surtout le secteur de l'automobile, la plasturgie, les industries mécaniques et la pharmacie. Il s'agissait également des secteurs dont on connaît les difficultés, comme la métallurgie. Il y a par ailleurs des disparités géographiques ; d'un côté, les régions anciennement industrialisées avec de l'industrie traditionnelle (Lorraine, Nord-Pas-de-Calais) qui ont pas mal souffert et, de l'autre, les régions où l'industrie, principalement aéronautique, se porte bien, comme en Midi-Pyrénées ou en Loire-Atlantique.
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