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Tesla condamnée à payer 137 millions de dollars de dommages et intérêts à un ex-employé noir victime de racisme

L'entreprise américaine a été condamnée pour avoir fermé les yeux sur le racisme que subissait l'homme dans une usine du groupe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo de l'entreprise Tesla, sur une voiture du groupe, prise à Berlin le 15 mars 2021. (DAVID GANNON / AFP)

Un an de travail et d'injures racistes. Un jury californien a condamné, mardi 5 octobre, l'entreprise automobile Tesla à payer près de 137 millions de dollars de dommages et intérêts à un ex-employé noir, pour avoir fermé les yeux sur le racisme que subissait l'homme dans une usine du groupe. Le jugement devrait secouer les entreprises américaines, estime son avocat.

"Ils ont décidé d'un montant qui pourrait servir de sonnette d'alarme pour les firmes américaines", a déclaré mardi à l'AFP Larry Organ, avocat spécialiste des droits civiques. "Ne vous comportez pas de façon raciste et ne laissez pas le racisme perdurer."

Insultes et environnement de travail hostile

Engagé via une agence de recrutement, Owen Diaz a travaillé comme opérateur de monte-charge entre juin 2015 et juillet 2016 dans l'usine de Fremont (Californie) du constructeur de véhicules électriques, où il a subi des insultes racistes et un environnement de travail hostile, selon des documents judiciaires.

Durant le procès, la victime a expliqué que les Afro-Américains de l'usine, où son fils travaillait également, étaient régulièrement victimes de surnoms racistes et de dénigrement. L'ex-employé a affirmé que malgré des plaintes à la hiérarchie, Tesla n'a pas réagi pour mettre fin au racisme habituel. "Je savais qu'Owen disait la vérité, je devais juste le prouver à huit personnes inconnues", a raconté l'avocat, évoquant le jury. "Les gens normaux voient clair à travers les conneries qu'affichent les boîtes américaines".

"Nous n'étions pas parfaits"

Du côté de Tesla, la vice-présidente chargée des ressources humaines, Valerie Capers Workman, a reconnu une partie des faits dans un communiqué publié dans la foulée du verdict. "Même si nous croyons fermement que les faits ne justifient pas cette décision du jury de San Francisco, nous reconnaissons qu'en 2015 et 2016, nous n'étions pas parfaits."

Elle mentionne qu'à l'usine de Fremont, d'autres employés ont témoigné avoir "entendu régulièrement des insultes racistes", dont le mot "nigger" ("nègre" en anglais). Selon elle, ces salariés ont dit que "la plupart du temps, ils pensaient que ce langage était utilisé de façon 'amicale' et en général par des collègues afro-américains".

Elle a précisé que Tesla avait réagi aux plaintes d'Owen Diaz en congédiant deux contractuels. Elle a aussi souligné que Tesla avait fait des changements depuis la période où Owen Diaz travaillait dans l'usine, en constituant une équipe de ressources humaines qui enquête sur les plaintes des employés.

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