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Relocaliser toute la chaîne de production du paracétamol en trois ans "c’est possible", mais "très ambitieux", estime Sanofi France

Le gouvernement a demandé à l’industrie pharmaceutique de faire le nécessaire pour que le paracétamol soit intégralement "made in France", alors qu’aujourd’hui son principe actif est fabriqué à l’étranger.

Article rédigé par franceinfo
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Serge Weinberg, directeur général de Sanofi, Emmanuel Macron et Olivier Bogillot, président de Sanofi France, posent pour une photo de groupe à l'usine Sanofi Pasteur de Marcy-l'Etoile, près de Lyon, mardi 16 juin 2020. (LAURENT CIPRIANI / POOL / AP POOL )

Relocaliser en France toute la chaîne de production du paracétamol en trois ans "c’est possible", mais "c’est très ambitieux" car "trois ans c’est court ", estime Olivier Bogillot, président de Sanofi France. Le gouvernement a demandé à l’industrie pharmaceutique de faire le nécessaire pour que le paracétamol soit intégralement "made in France", alors qu’aujourd’hui son principe actif est fabriqué à l’étranger.

franceinfo : Si j'achète aujourd'hui une boîte de Doliprane en pharmacie, de quel pays vient le paracétamol ?

Olivier Bogillot : Le Doliprane est essentiellement produit en France, mais un de ses composants, en particulier le principe actif, est produit dans différents pays du monde, en Asie, aux États-Unis. Et effectivement, on travaille actuellement avec le gouvernement français pour voir si l’on ne peut pas avoir une source en France.

Pourquoi le principe actif est produit hors de France ?

II était produit en Europe il y a encore quelques années, et puis, au fur et à mesure, avec l'érosion des prix sur la chimie, puis la montée en puissance des marchés, notamment asiatiques, il y a eu une délocalisation. Nous avons suivi cette délocalisation en continuant à acheter à nos fournisseurs, mais eux aussi étaient en Asie.

Rapatrier la fabrication de ce principe actif en France dans un délai de 3 ans, c'est possible ?

C'est possible. C'est très ambitieux parce qu'il va falloir du temps. Il faut remettre en place une usine, retrouver les compétences, faire tout le nécessaire pour requalifier une usine, y compris au niveau réglementaire. Trois ans, c'est court, mais avec l'énergie nécessaire, les soutiens nécessaires, le bon modèle économique on peut essayer de trouver une solution dans ces délais.

Une boite de Doliprane coûte un peu plus de 2 euros. Coûtera-t-elle plus cher, une fois "made in France" ?

C’est une bonne question. C'est l'un des points qu'on doit travailler. Le modèle économique de retour du paracétamol et du principe actif en Europe. Probablement pas si on trouve un bon modèle avec la bonne productivité. Après, si jamais cela devait avoir un impact économique, ça serait de l'ordre du centime. Il y a plusieurs acteurs tout au long de la chaîne. Donc ce centime ou ces centimes peuvent être absorbés tout au long de la chaîne et pas forcément par la Sécurité sociale ou le patient.

Ce qu’on va tenter de faire avec le Doliprane, on va tenter de le faire avec d’autres médicaments ?

Sanofi, depuis l'arrivée de Paul Hudson, son directeur général est en mouvement. On se transforme actuellement. On a annoncé en février la création d'un leader mondial de la chimie pharmaceutique. Et l'objectif de ce leader, c'est aussi de produire des médicaments qui étaient jusqu'à présent produits à l'extérieur de nos frontières. On a aussi annoncé avec le président de la République la création d'une usine de vaccins ultramoderne qui pourra produire en France de nombreux vaccins.

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