Deux millions de personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté : "C'est totalement intolérable", s’insurge l'association Les Petits frères des pauvres

Le délégué général de l'association Les Petits frères des pauvres met en garde sur le devenir de la prochaine génération de retraités.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Yann Lasnier, le 15 février 2013, à Paris. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"C'est totalement intolérable", s’insurge lundi 30 septembre sur franceinfo Yann Lasnier, délégué général de l'association Les Petits frères des pauvres, alors que deux millions de personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, selon le rapport annuel de l’association. Il s’agit principalement de femmes de plus de 60 ans, vivant à la fois dans les métropoles, mais également "dans la grande ruralité".

"Sept personnes sur dix âgées de plus de 60 ans en situation de pauvreté ont connu au cours de l'année qui vient de s'écouler, une ou plusieurs privations", selon le rapport. Ces personnes sont parfois contraintes de se priver de nourriture ou de chauffage "pour continuer à vivre", explique Yann Lasnier.

Une "mise à niveau minimum du minimum vieillesse sur le seuil de pauvreté"

Au total, ce sont neuf millions de Français qui sont en situation de pauvreté. Le seuil de pauvreté dans notre pays aujourd'hui est à 1 216 euros pour une personne seule. Les Petits frères des pauvres appellent à relever le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté. "Le minimum vieillesse est aujourd'hui 200 euros en dessous du seuil de pauvreté", déplore Yann Lasnier.

"À partir du moment où vous avez deux millions de personnes dans notre pays qui sont largement en dessous de ce seuil de pauvreté, les deux milliards que représente cette mise à niveau du minimum vieillesse sur le seuil de pauvreté doivent pouvoir se trouver", estime le délégué général de l’association. Les Petits frères des pauvres ont mis en ligne une pétition sur le site de l'association pour soutenir cette demande mais dans un contexte de crise budgétaire, il n’est pas certain qu'elle trouve un écho favorable auprès du gouvernement qui recherche à faire des économies.

Le rapport met en garde également sur le devenir de la génération d’après, "les 50-64 ans d'aujourd'hui qui, massivement, pourraient eux aussi connaître des situations de pauvreté". "Nous allons rencontrer des personnes qui n'ont pas forcément des carrières complètes, qui vers 60 ans sont ni en emploi ni en retraite", a-t-il alerté.

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