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Infographies Panier de courses franceinfo : les prix ne baissent toujours pas, mais l'inflation continue de ralentir

Pour la dixième édition de notre panier de courses franceinfo, les prix sont stables, et ce pour le deuxième mois de suite. Voici ce qu'il faut retenir.
Article rédigé par Théo Uhart
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le panier de courses franceinfo/France Bleu n'augmente presque pas en août : la stabilisation des prix est bien là. (STEPHANIE BERLU / FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les prix restent stables dans les supermarchés. Entre juillet et août, le total de notre panier de courses franceinfo, en partenariat avec France Bleu et NielsenIQ, a augmenté de quatre centimes, après avoir pris deux centimes entre juin et juillet.

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Si les prix ne baissent donc pas encore à la caisse, ils stagnent pour le deuxième mois de suite. Un début de bonne nouvelle, même s'ils se sont arrêtés sur un plateau haut. Nos 37 produits du quotidien coûtent en effet 109,87 euros. C'est 20 euros de plus qu'il y a 18 mois.

Mécaniquement, puisque les prix n'augmentent plus, l'inflation ralentit. Elle atteint même son plus bas niveau sur un an depuis novembre que nous la surveillons via ce panier de courses. Elle s'établit à 13,4% entre août 2022 et août 2023. C'est un point de moins par rapport à juillet. 

Ce ralentissement de l'inflation se constate dans tous les départements de métropole et concerne presque tous les produits. Seul le sucre continue d'atteindre des sommets. Depuis août 2022, le kilo de sucre premier prix a ainsi augmenté de 55,7%. Concrètement, dans les rayons, il est passé de 95 centimes à 1,48 euro. "C'est une catégorie, pour l'instant, qui reste vraiment à part, constate Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ. Effectivement, ça peut avoir des effets de bord sur certaines catégories de produits qui intègrent du sucre" et dont l'inflation repart à la hausse, à l'image du jus de fruit ce mois-ci.

Certaines étiquettes virent au vert (très clair)

Si certaines étiquettes sont encore dans le rouge (+11 centimes pour les steaks hachés surgelés de marque distributeur, +7 centimes pour le pack de 6 litres de lait de marque distributeur), d'autres voient vert. C'est le cas par exemple du papier toilette premier prix, qui a ainsi perdu 7 centimes en un seul mois, ou du dentifrice de marque qui affiche une perte de 5 centimes.

Ces baisses légères se poursuivent depuis plusieurs mois maintenant. Pour autant, comme le note Emmanuel Cannes, "il y a relativement peu de baisses de prix. En tout cas, elles sont assez peu significatives. C'est souvent de l'ordre du centime, voire de la dizaine de centimes. L'impact global est relativement faible." Et effectivement, si l'on dézoome un peu, on se rend compte que ces diminutions sont loin de compenser les hausses des derniers mois. Sur nos 37 produits, seuls six ont aujourd'hui un tarif plus bas qu'en janvier.

À quand la baisse ?

On est donc encore très loin d'une baisse des prix généralisée, qui ne pourra se produire qu'en cas de nouvelles négociations concluantes entres les industriels et les distributeurs, insiste NielsenIQ. Les annonces de Bruno Le Maire jeudi 31 août, qui promet des prix bloqués voire en baisse sur 5 000 produits et l'ouverture de négociations commerciales anticipées dès septembre, pourrait être de nature à accélérer la très lente décrue amorcée depuis plusieurs semaines.

La première mesure, qui décuple donc le panier anti-inflation de 500 produits, "est plus significative par rapport au 20 000 produits en moyenne que l'on a dans un supermarché, explique l'expert de NielsenIQ. Il sera intéressant de voir la proportion entre les produits qui vont se stabiliser ou baisser." De là à imaginer une baisse des prix immédiate dans les rayons ? Pas totalement : "En septembre, on n'aura pas à priori de gros impact, sauf si certains ont la capacité d'anticiper. Le premier impact sur les 5 000 se fera plutôt à partir de mi-octobre."

Quant aux négociations anticipées, "ça fait à peu près trois mois qu'on entend ce discours, mais pour l'instant, ça n'a pas bougé", souligne Emmanuel Cannes. Pour autant, il note que "le mouvement est de plus grande ampleur quand même". Avec le 'name and shame' du ministre de l'Économie, "la pression est mise sur certains industriels parce que, pour l'image de ces groupes-là, ce serait compliqué de dire 'on ne fait rien du tout'." Et puis, précise-t-il, "ça va vraiment dépendre de quelle catégorie. Quand on voit que, pour le sucre, le cours de la matière première continue à augmenter, il ne faut pas forcément s'attendre à des baisses importantes. Il va y avoir une segmentation entre catégories, entre celles qui vont baisser beaucoup plus fortement et celles qui seront relativement stables."

Mais tout ça ressemble pour l'instant aux annonces de mai dernier, avec le gouvernement qui demande l'ouverture de nouvelles négociations et des industriels qui promettent de s'y rendre. Mais à l'époque, rien ne s'était passé. Il faut donc rester prudent. Pour l'instant, les prix n'augmentent plus, et c'est déjà un début.



Méthodologie

franceinfo et France Bleu se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.
 
Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances des derniers mois : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix a été la plus importante.
 
Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois de juillet et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 24 juillet au 20 août 2023.
 
L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.
 
Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.

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