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Pouvoir d'achat : le "bouclier tarifaire" a diminué de moitié l'impact de la hausse des prix de l'énergie sur l'inflation, selon l'Insee

L'Institut national de la statistique estime dans un rapport publié jeudi que, sans les mesures du gouvernement, l'inflation en France se serait élevée à 8,4%.

Article rédigé par franceinfo
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Sans le "bouclier tarifaire", le prix du gaz aurait été de 105% au lieu de 37,6% avec le bouclier entre les deuxièmes trimestres 2021 et 2022, selon l'Insee. (LOIC VENANCE / AFP)

Les mesures de "bouclier tarifaire" mises en place par le gouvernement ont diminué de moitié l'impact des hausses des prix de l'énergie sur l'inflation globale entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022, selon un rapport de l'Insee publié jeudi 1er septembre.

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Sur les 5,3% d'inflation au deuxième trimestre 2022, la hausse des prix de l'énergie contribue à hauteur de 3,1 points, mais, sans le "bouclier tarifaire", l'impact de cette hausse aurait pesé le double (6,2 points), selon l'Insee. L'Institut national de la statistique estime donc que, sans les mesures du gouvernement, l'inflation en France se serait élevée à 8,4%.

Des effets directs et indirects sur les prix de l'énergie

Dans le détail, le "bouclier tarifaire" a permis de limiter les effets directs de la hausse des prix de l'électricité, du gaz et des produits pétroliers à 2,1 points, contre 4 points sans ces mesures. Les effets indirects, à savoir la hausse des prix de produits en raison de l'évolution des coûts de production liés à l'énergie, ont quant à eux été limités à une hausse d'1 point. Cela aurait atteint 2,2 point selon l'Insee, sans les mesures du gouvernement.

Le "bouclier tarifaire" comprend notamment le gel pour certains ménages des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité, ainsi que la ristourne de 18 centimes TTC accordée sur les carburants depuis le 1er avril, avant d'être relevée ce jeudi 1er septembre à 30 centimes.

Selon l'Insee, le "bouclier tarifaire" a permis de limiter entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022 la hausse du prix du gaz à 37,6% pour les ménages, contre 105% sans le bouclier. Le prix de l'électricité a augmenté de 4,7%, contre 36,9% sans celui-ci, et le prix du carburant à la pompe de 33,8%, contre 46,4% sans le bouclier.

Une inflation plus élevée dans les prochains mois ?

Malgré les mesures de "bouclier tarifaire", l'inflation touche plus durement les ménages aux revenus les plus faibles, car les dépenses liées à l'énergie représentent une plus grande part de leur budget. Les ouvriers sont davantage touchés par l'inflation (+3,6 points) alors que les cadres le sont le moins (+2,7 points), entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022. Le gaz, l'électricité et les produits pétroliers représentent en moyenne 8,9% des dépenses de consommation des ménages français.

Selon l'Insee, les effets du "bouclier tarifaire" pour lutter contre l'inflation risquent d'être limités à l'avenir par une hausse probable des coûts de production, liés à des demandes de hausse de rémunération des salariés, précisément pour faire face à la hausse des prix. L'Insee s'attend également d'ici un à deux trimestres à une inflation plus élevée, car "il est plausible que les entreprises ne répercutent qu'une partie seulement de la hausse des coûts de leurs intrants sur leurs prix de vente", et car les ménages ont pu jusque-là reporter une partie de leurs achats vers des produits moins touchés par l'inflation.

L'Insee a calculé les hausses de prix des carburants en se basant sur le prix moyen du baril de Brent et des prix à la pompe communiqués par le ministère de la Transition écologique. Les tarifs du gaz et de l'électricité étudiés par l'Insee proviennent de la Commission de régulation de l'énergie. Quant à la répartition des postes de dépenses des ménages, ils sont calculés sur la base de la nomenclature COICOP (Classification des fonctions de consommation des ménages) établie en 2017.

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