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Rentrée scolaire 2022 : les cantines plus chères, les communes s'organisent et en appellent à l'Etat

Face à l'inflation, les cantiniers réclament aux communes une hausse de budget pour faire face aux coûts supplémentaires. Alors les collectivités s'organisent pour répercuter au minimum cette hausse sur les parents.

Article rédigé par franceinfo - Benjamin Recouvreur
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des enfants déjeunent à la cantine d'une école élémentaire de Saint-Rémy-de-Provence, dans le sud de la France, le 23 juin 2022.  (NICOLAS TUCAT / AFP)

Les cantines scolaires font face à une hausse inédite des coûts. À Lons-le-Saunier dans le Jura, la cuisine centrale prépare plus de 3 000 repas chaque jour pour les élèves d'une cinquantaine de communes. En cette rentrée, Didier Thévenet, le directeur, constate que "la hausse des coûts globale s'élève à 23% sur le coût de fonctionnement de la structure en intégrant les énergies, l'alimentaire. Je pense que c'est une première en France", indique-t-il.

Dans cet établissement, les prix seront maintenus en septembre pour les parents.
Pour l'instant, la solution envisagée est de faire des économies partout où c'est possible. "On va essayer d'adapter ça en jouant sur le gaspillage alimentaire, en jouant sur la composition des menus.

"Quand on aura serré tous les boulons, à un moment donné, il faudra trouver une autre solution en augmentant peut-être un peu le prix et essayer de limiter au maximum."

Didier Thévenet, directeur de la cuisine centrale de Lons-le-Saunier

à franceinfo

"Dans tous les cas, ça ne sera pas avant janvier 2023", poursuit Didier Thévenet.

"La ville prend à sa charge les dix autres centimes"

Mais certaines mairies ne peuvent pas faire autrement en augmentant les tarifs de la cantine"À Mouans-Sartoux, la hausse va être de 10 centimes, le plancher qui était à 2,10€ passe à 2,20€. La ville prend à sa charge les 10 autres centimes", confie Gilles Pérole l'adjoint au maire de cette commune située dans les Alpes-Maritimes.

Également coprésident du groupe de travail sur la restauration scolaire à l'Association des maires de France (AMF), il explique que dans dans sa ville la hausse des coûts est donc partagée entre la mairie et les parents pour faire des économies. Par ailleurs, les cantines de sa ville vont passer de 40 à 50% de repas végétariens.

D'autres solutions envisagées par les mairies

Les mairies sont aussi obligées de chercher des solutions ailleurs pour amortir l'augmentation des prix. "Ne pas renouveler un poste de personnel, diminuer les bus pour les sorties des enfants, faire une sortie payante en moins pour les enfants... Chaque service est en train de chercher les économies pour essayer de tenir jusqu'à la fin de l'année avec le budget voté", poursuit Gilles Pérole.

Pour faire face à cette situation, l'Association des maires de France en appelle aussi à l'État. "Il y a bien sur l'essence une intervention de l'État. On ne l'a pas sur l'alimentation et c'est quand même problématique. On pense qu'il aurait fallu que cette augmentation soit prise en compte à la fois par l'État, l'industrie agro-alimentaire et les collectivités, et pas que par les collectivités. Il faut que tout le monde joue la solidarité pour maintenir le système".

Sans aide supplémentaire, Gilles Pérole craint de devoir à nouveau augmenter les tarifs des cantines de sa cantine une deuxième fois, début 2023.

Restauration scolaire : comment les mairies s'organisent-elles pour limiter la flambée des coûts ? - un reportage de Benjamin Recouvreur

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