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Vidéo Budget : "Les Français achètent moins, on a une baisse de la consommation de 3% en un an", alerte le Crédoc

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Article rédigé par franceinfo
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Moins de déplacements de loisirs, une baisse de gamme dans les produits achetés... 25% des Français pensent désormais qu'ils vont basculer dans la pauvreté, constate la directrice du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie.

"Les Français achètent moins, on a une baisse de la consommation de 3% en un an", a expliqué mercredi 26 octobre sur franceinfo Sandra Hoibian, directrice du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie). Les Français consomment donc moins en raison de l'inflation (5,6% sur un an en septembre), achètent "moins de bio", "plus de marques distributeurs" et vont "d'avantage dans des enseignes de hard-discount", constate la chercheuse.

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Sans surprise, "le budget qui a le plus augmenté pour les Français est celui de l'énergie", observe-t-elle, et ce "malgré le bouclier tarifaire" mise en place par le gouvernement.

franceinfo : Quel est le poste de dépense qui a le plus augmenté pour les Français ?

Sandra Hoibian : Ce qui a le plus augmenté, c'est clairement le budget énergie, à la fois le chauffage et notamment le gaz et également le carburant pour se déplacer. L'énergie, c'est vraiment le budget qui a le plus augmenté puisqu'on est à +18% sur un an, malgré le bouclier tarifaire. Énormément d'argent a été mis sur la table par l'État, permettant d'avoir une inflation en France autour de 6%, bien inférieure à la moyenne en Europe, qui est plutôt à 9%. Mais malgré tout, l'État n’a pas pu absorber toute l'évolution des prix.

Vous constatez déjà que les Français renoncent à certains déplacements ?

Ce que l'on observe, c'est une augmentation de la proportion de Français qui renoncent à se déplacer et en particulier des déplacements pour le plaisir. L'augmentation des prix des carburants pénalise notamment les personnes qui habitent en zone rurale puisqu'elles ont plus de déplacements. Les agriculteurs, les classes moyennes inférieures aussi qui habitent loin des centres villes et qui ont des enfants et donc beaucoup de trajets. On a vraiment une diminution des déplacements depuis l'augmentation des prix. Ils vont moins se déplacer pour aller voir des amis ou de la famille, moins faire de loisirs, mais aussi, pour certains, limiter les déplacements pour aller voir le médecin, pour faire des démarches administratives. Ils vont donc tenter de regrouper leurs déplacements, soit renoncer vraiment à se déplacer avec probablement des risques d'augmentation de l'isolement relationnel.

L'inflation se mesure aussi au moment de faire ses courses, quels sont les produits qui ont le plus augmentés autour de nous ?

Le produit champion du monde de l'augmentation, c'est la viande surgelée puisque c'est +30% en un an. Beaucoup de produits ont augmenté : les pâtes ont augmenté de 20%, le beurre… Quel que soit son niveau de vie, ce sont des produits qu'on achète et ce sont des symboles aussi par exemple, au moment de la crise du Covid, ce sont les rayons de pâtes qui ont été vidées.

Est-ce que les Français achètent moins aujourd'hui ?

Les Français achètent moins, on a une baisse de la consommation de 3%. On a parlé des comportements où les Français diminuent leurs déplacements, il y aussi la diminution du chauffage et dans les courses, on va se restreindre avec un phénomène de descente en gamme. On va acheter moins de bio, plus de produits de marques distributeurs et premier prix, aller aussi davantage dans des enseignes hard-discount. Et puis, surtout, dans l'idée de réduire ses dépenses, on va limiter le nombre de fois où on va faire ses courses, on regroupe ses achats, on va faire une liste très précise pour ne pas dévier.

Est-ce que tout cela participe d'un sentiment de "déclassement" chez certains Français quand on n'arrive plus à acheter certains produits ou tout simplement à faire plaisir à ses enfants ?

Oui, on a une augmentation assez nette de la proportion de Français qui pensent qu'il va basculer dans la pauvreté. On est passé de 18% à 25% en un an. Donc, c'est vraiment important. Et c'est particulièrement vrai chez les classes moyennes inférieures, chez les locataires qui ont des budgets sur le fil et qui ont de plus en plus de mal à gérer leurs fins de mois.

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