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L'Allemagne n'est "pas prête à faire un chèque en blanc" à la Grèce a indiqué dimanche Guido Westerwelle

Le ministre allemand des Affaires étrangères a rappelé la nécessité pour Athènes "d'élaborer" auparavant "un programme structurel solide budgétaire avec le FMI".La commission européenne a rappelé que l'Allemagne aura le droit si elle l'estime juste de bloquer la mise en oeuvre du programme d'aide financière à la Grèce.
Article rédigé par France2.fr
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Le premier ministre grec, George Papandréou, demande l'aide de l'Europe (23/04/2010) (AFP - EUROKINISSI - Tatiana Bolari)

Le ministre allemand des Affaires étrangères a rappelé la nécessité pour Athènes "d'élaborer" auparavant "un programme structurel solide budgétaire avec le FMI".

La commission européenne a rappelé que l'Allemagne aura le droit si elle l'estime juste de bloquer la mise en oeuvre du programme d'aide financière à la Grèce.

De leur côté, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, et le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, se sont dits tous deux confiants sur l'issue des négociations actuellement en cours entre la Grèce, la Commission européenne et le FMI.

"Je suis convaincu que nous conclurons les discussions à temps pour satisfaire les besoins de la Grèce", a souligné le numéro un du FMI dans un communiqué.

Ces déclarations interviennent alors que tout le monde reconnaît "la nécessité d'aller vite".

La Grèce doit faire face le 19 mai à une échéance cruciale de quelque 8,5 milliards d'euros. Ce calendrier, conjugué à la fièvre qui ne cesse de grimper sur les marchés, a contraint Athènes vendredi à demander que l'aide promise par ses partenaires de la zone euro se concrétise.

L'appel à l'aide de la Grèce n'a toutefois pas entièrement convaincu les marchés, a reconnu M. Papaconstantinou. Ce dernier a
néanmoins assuré que les spéculateurs qui parient sur l'incapacité du pays à honorer sa dette y "laisseraient leurs chemises".

Le "mécanisme de soutien sera prêt pour le mois de mai, personne en Europe ou en dehors n'a une autre opinion", a-t-il affirmé.

"Le fait que ni l'UE, ni le gouvernement (allemand) n'ont pris de décision pour l'instant, signifie qu'elle pourra être positive ou négative", en fonction des mesures que prendra Athènes, a affirmé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, au journal dominical Bild am Sonntag.

Pour la ministre française, aider la Grèce relève de la solidarité, "nous défendons le territoire de l'euro". "Lorsqu'une partie de ce territoire est attaquée, et que notre devise commune est sous pression, on est tous tenus d'être solidaires", a-t-elle ajouté avant de préciser que "que cela ne veut pas dire qu'il faille être complaisant".

M. Papaconstantinou a tenté de rassurer ses partenaires, Berlin en tête, en soulignant que ces mesures d'austérité réclamées donnaient déjà des résultats.

"Le budget est sur la bonne voie, il est même en avance sur l'agenda", a-t-il affirmé.

Pourtant, Athènes continue à avoir du mal à convaincre, et l'hypothèse d'une exclusion de la Grèce de la zone euro est évoquée en Allemagne.

"La Grèce est et sera pour toujours un pays de la zone euro et un membre de l'Union européenne", a assuré à ce sujet le ministre grec.

De son côté, samedi à Washington, Dominique Strauss-Kahn s'est entretenu avec le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou mais s'est refusé à donner le moindre détail sur leurs discussions. "J'ai parlé au ministre grec, et tous les résultats de la négociation avec les autorités grecques seront connus après la fin de la négociation", a-t-il indiqué. "Je suis sûr que vous aurez toutes les réponses quand la négociation sera terminée", a-t-il ajouté en réponse à de nouvelles questions sur l'état des négociations entre le FMI et la Grèce.

Le FMI, "organisation de collaboration"
A Athènes, où une demande formelle de prêt a été lancée, l'intervention du FMI est vécue comme une ingérence humiliante. Alors que le pays nourrit un certain anti-américanisme, cette aide est aussi synonyme, pour la gauche, d'une politique néo-libérale susceptible de mettre le pays à genoux.

Interrogé sur l'animosité en Grèce à l'égard de son institution, Dominique Strauss-Kahn a rappelé que ce n'était "pas le seul pays où le FMI est diabolisé". "Les Grecs et les autres doivent voir le FMI tel qu'il est aujourd'hui. Le FMI est une sorte d'organisation de collaboration", a-t-il souligné.

Se prémunir contre les risques de contagion de la dette publique
La montée de la dette publique, phénomène qui touche surtout les pays développés, a été désignée par le FMI comme l'un des principaux risques à la stabilité du système financier mondial et à la croissance économique, un risque qui s'illustré chaque jour par la montée des taux sur la dette publique de la Grèce.

Samedi, les Etats membres du fonds ont appelé chaque gouvernement à agir contre cette menace. "Les signes de renforcement de la reprise économique sont encourageants mais de nombreuses difficultés subsistent, qui doivent être affrontées en collaborant", ont-ils relevé.

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