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L'assurance des crédits est trop chère et trop contraignante pour l'UFC

L'assurance de nos crédits est-elle trop chère ? Oui, répond l'UFC-Que choisir qui dénonce un non respect de la libre concurrence par les banques qui dominent ce marché.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Charles Platiau Reuters)

Dans une étude rendue publique jeudi, l'UFC-Que choisir dresse un bilan "au vitriol" de l'ouverture à la concurrence de l'assurance emprunteur, ces assurances que l'on souscrit dans le cadre d'un prêt immobilier, professionnel ou à la consommation et qui protègent en cas de décès, d'invalidité ou plus rarement de perte d'emploi.

L'association de consommateurs regrette la domination toujours très large des "bancassureurs" sur ce marché, en particulier concernant les crédits immobiliers. "En 2012, les neuf premiers acteurs de ce marché, tous filiales bancaires, représentaient 73% des cotisations. Pourquoi une telle domination des banques?" , s'interroge UFC-Que choisir, qui parle d'un "eldorado" , "d'une manne de 2,2 milliards d'euros" que se partageraient ainsi chaque année les bancassureurs.

Et l'association d'apporter des explications. 105 témoignages ont été recueillis. Ils dévoilent que "les 'bancassureurs' jouent la montre et usent du chantage tarifaire (augmentation du taux du crédit, frais prohibitifs en cas de délégation) pour dissuader ou empêcher les clients de faire jouer la concurrence" .

8600€ d'économie sur un prêt de 20 ans

Selon l'étude, les personnes qui souscrivent un crédit seraient ainsi "empêchées" par leur banque de prendre une assurance, souvent moins chère, ailleurs. L'économie serait pourtant loin d'être négligeable: "8 600€ par exemple pour un couple de 40 ans empruntant 200 000€ sur 20 ans" , estime l'UFC-Que choisir.

Pour rétablir la concurrence, l'association propose la mise en place d'un "droit à la résiliation annuelle" des assurances emprunteurs. "Les banques ne pourront plus effectuer de blocages (...) et le crédit étant déjà en cours, son taux ne pourra pas être revu à la hausse."

Ce changement est nécessaire pour Maxime Chipoye, responsable des études à l'UFC, d'autant, que "l'assurance emprunteur est la plus chère et la plus longue des assurances" .

L'UFC en appelle aux Parlementaires à qui elle demande d'inscrire cette idée dans le projet de loi consommation.

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