La Cour des Comptes pour une grande réforme du système ferroviaire
Le constat est sévère. Selon Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, on constate "une
chute de la qualité de service" ainsi que de la "ponctualité" du trafic ferroviaire. Et l'État en est en grande partie responsable.
Dans son rapport publié mercredi, la Cour fustige en effet la réforme du système ferroviaire de 1997 : l'entreprise Réseau Ferré de France avait été créée, avec la mission de financer et d'entretenir les quelques 30.000 kilomètres de voies ferrées du pays. Mais l'État lui avait aussi transféré 20
milliards de dettes que supportait jusque-là la SNCF.
Aujourd'hui, RFF reste, selon les sages de la Cambon, endetté et en déficit chronique, ce qui est "à l'origine de nombreuses difficultés". Ils rappellent notamment qu'en raison du mauvais état de
certains tronçons, la SNCF doit faire rouler ses trains au pas sur des centaines de kilomètres.
L'idée est donc de redonner à RFF des moyens humains et financiers, de façon à rétablir un certain équilibre avec la SNCF. Par exemple, même si c'est RFF qui est propriétaire des voies, elle en délègue l'entretien --moyennant finances-- à la SNCF.
Entretenir plutôt qu'étendre le réseau
La Cour des comptes estime donc que "RFF pourrait obtenir le transfert des agents de la SNCF" affectés à l'entretien du réseau, soit 55.000 cheminots. Ce serait donc un tiers des cheminots qui perdraient leur statut, perspective prompte à déclencher la colère des syndicats.
La Cour estime également qu'il faut soulager RFF de sa dette : l'Etat devrait reprendre 12 à 13 milliards de dette, impossibles à rembourser selon le rapport de la Cour.
Côté investissements, la Cour des comptes souhaite qu'"une priorité plus
forte" soit donnée à l'entretien par rapport à l'extension du réseau, notamment la création de nouvelles lignes TGV, coûteuses et pas toujours rentables, jusqu'ici chouchoutées au détriment des lignes classiques.
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