La crise boursière mondiale se poursuit
Nouvelle journée noire en perspective sur les bourses mondiales - semaine noire peut-être ? La mise en faillite de Lehman Brothers n'a pas fini de secouer toutes les places boursières du monde.
_ Ce matin, les bourses d'Asie ont à leur tour plongé. Tokyo a terminé la séance sur une dégringolade de 4,95% - son plus bas niveau depuis trois ans ; Séoul a dévissé de 6,10%.
Et en Europe, ce mardi n'a pas apporté d'amélioration, les principales places financières restant sur une tendance à la baisse, moins forte qu'hier cependant. Avec - 1,96% pour le CAC 40 à Paris (contre une chute de 3,78% hier), - 3,43 % pour Londres et un recul de 1,63% à Francfort.
_ Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Banque centrale européenne a annoncé ce matin qu'elle allait injecter de nouveau des liquidités supplémentaires sur le marché. 30 milliards d'euros hier, 70 milliards aujourd'hui.
Très concrètement, pour tous les consommateurs, il faut s'attendre à un renchérissement du crédit dans les semaines qui viennent. C'est la ministre de l'Economie qui prévient. Cela dit, Christine Lagarde précise que les banques françaises sont peu exposées au risque Lehman.
Même si Barclays, la banque britannique, annonce aujourd'hui qu'elle discute d'un éventuel rachat des actifs de Lehman, l'onde de choc n'a pas fini de se propager.
_ D'autant que d'autres faillites pourraient bien suivre.
Ainsi, l'assureur American International Group commence-t-il à faire peur aux marchés. Les grandes agences de notation ont revu à la baisse leurs appréciations. Car la Réserve fédérale américaine a mandaté la banque d'investissement Morgan Stanley pour étudier les options susceptibles de stabiliser la situation. Et l'Etat de New York a accordé un emprunt de 20 millions de dollars aux filiales d'AIG. Des indicateurs qui font bien craindre le pire...
Et les politiques dans tout ça ? En pleine campagne pour la Maison blanche, les deux candidats commencent à se réveiller - à abandonner les attaques personnelles, et à élaborer des stratégies plus économiques.
_ Barack Obama s'est tout de même empressé d'imputer la crise financière aux huit années de gouvernement Bush. Le candidat démocrate a prédit que les Américains en connaîtraient quatre de plus avec McCain. Lequel a, lui, promis une réforme de Wall Street et assuré qu'Obama allait augmenter les impôts et miner la croissance économique...
Dernier coup de théâtre : à la mi-journée, la Réserve fédérale a annoncé une grosse opération de refinancement des banques : 50 milliards de dollars, alors qu'elle s'était jusque-là refusée à la faire.
_ Dans la soirée, la Fed a choisi de laisser inchangé son principal taux directeur, à 2%, malgré ces tensions accrues sur les marchés.
Guillaume Gaven, avec agences
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.