La fortune de Bernard Arnault à l'abri en Belgique
Bernard Arnault en Belgique, nouvel épisode du feuilleton.
Après avoir annoncé son intention à l'automne dernier de se faire
naturaliser, la quatrième fortune mondiale s'échine désormais à transférer son
patrimoine outre-Quiévrain.
Un montage financier complexe
Selon l'enquête du quotidien Libération , le transfert de la
quasi-totalité de la fortune de Bernard Arnault, 63 ans, résulte d'une volonté
de mettre à l'abri ses héritiers en cas de coup dur. Selon un membre de l'entourage
du milliardaire, ce montage n'a qu'un but :
"Assurer la pérennité et l'intégrité de son groupe en
cas de décès accidentel."
Pour cela, Bernard Arnault a transféré dans l'une de ses
sociétés belges, Pilinvest, 79,5 % du capital du Groupe Arnault, la holding
familiale qui contrôle le géant du luxe LVMH. En cas de décès dans les dix ans,
cette part serait transférée à Protectinvest, une fondation privée belge liée à
Pilinvest, qui s'éteindra d'elle-même en 2023, lorsque son plus jeune fils aura
25 ans. Pendant cette période, impossible pour ses enfants, qui toucheront des
dividendes, de vendre leurs parts. A la tête de cette fondation, un comité des
sages présidé par Thierry Breton, ancien ministre de l'Economie et PDG d'Atos
Origin.
La délicate question fiscale
Evidemment, cette exportation du capital d'un des groupes
majeurs français devrait raviver la polémique sur la demande de naturalisation
de Bernard Arnault.
Le milliardaire avait affirmé au plus fort de la polémique, en
septembre dernier, que son geste n'avait rien de politique, et qu'il
continuerait à payer des impôts en France.
Reste que, pour bénéficier de conditions fiscales très
favorables, 3 % de taxation, sur sa fondation privée, Protectinvest, la famille
Arnault doit devenir résidente fiscale belge. Mais selon son entourage cité par
Libération, ses droits de succession seront bien acquittés en France.
De toute façon, la demande de naturalisation de Bernard
Arnault a pour l'instant du mal à passer en Belgique. Après deux refus, de la
part du ministère de l'Intérieur et du parquet de Bruxelles, le milliardaire
attend l'avis de la Sûreté de l'Etat dans les prochaines semaines. Ce sera
ensuite à la Chambre des députés de rendre son verdict.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.