La France comptait, fin 2010, 900.000 ménages surendettés, selon les derniers chiffres publiés par la Banque de France
Le montant moyen d'un dossier se monte à 45.000 euros, supérieurs à la moyenne européenne.
Le nombre annuel de dossiers recevables a bondi de 15% entre 2008 et 2010 pour s'élever à 184.000, montre par ailleurs le rapport d'activité annuel de l'AG de la Fédération française des Chambres régionales du surendettement social (Cresus), présenté jeudi.
En 2010, 53.547 ménages ont bénéficié de l'assistance de Crésus, selon les chiffres publiés jeudi, soit une hausse de 22% par rapport à 2008. Dans le cadre de son action d'accompagnement des ménages fragiles, Crésus a accordé, toujours en 2010, 485 microcrédits personnels.
"Un dossier de surendettement est déposé en France toutes les trois minutes", a constaté le rapport de la Fédération Cresus, spécialisée dans l'aide aux personnes surendettées.
Selon Jean-Louis Kiehl, président du réseau Cresus, ce phénomène est le résultat de deux sources d'exclusion. "L'offre de crédit à la consommation en France est aujourd'hui concentrée sur certaines catégories de population sans réelle possibilité de vérification des engagement souscrits par ces ménages tandis que de nombreux concitoyens titulaires d'un emploi précaire ou de jeunes commençant une activité professionnelle restent exclus de l'accès au crédit".
Création d'un fichier réclamée
La Fédération Cresus a réclamé la création d'un fichier recensant l'ensemble des crédits souscrits par les particuliers avant la présidentielle.
Un rapport doit être remis en juillet sur le sujet par le Comité de préfiguration du registre national des crédits aux particuliers, groupe de travail constitué dans la foulée du vote de la loi Lagarde réformant le crédit à la consommation. Jean-Louis Kiehl, associé aux travaux, a souhaité que le registre ou fichier soit effectivement créé avant l'élection présidentielle.
Il estime, par ailleurs, que le projet n'est pas satisfaisant en l'état, le jugeant trop compliqué. Pour lui, il devrait présenter une architecture et un fonctionnement assez similaire à ceux du fichier des comptes bancaires dit Ficoba.
Ce fichier recense tous les comptes ouverts en France, qu'ils soient bancaires, postaux ou d'épargne, et ne peut être consulté que par des personnes et des organismes habilités par la loi (direction générale des finances publiques, autorités judiciaires, direction générale des douanes...).
Les procédures de surendettement ont été mises en place il y a une vingtaine d'années.
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