Le chantier de réparation navale de Marseille placé en liquidation
Quelques heures avant que la décision du tribunal de commerce de Marseille ne tombe, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait déloger par les CRS les salariés de l’UNM qui occupaient le car-ferry Girolata, dans le port de Marseille. Des grévistes écœurés, qui réclamaient le placement en redressement judiciaire de leur entreprise, plutôt que sa liquidation pure et simple.
"Il n’y a plus de commandes, il y a des dettes, la direction se fait conspuer, on ne peut pas diriger, on ne peut gérer quelque chose qui n’est plus gérable", résumait en marge de l’audience l’un des avocats de l’entreprise. De fait, c’est la solution envisagée par le parquet de Marseille et la direction de l’UNM qui a été choisie : la mise en liquidation judiciaire. Avec un carnet de commandes quasiment nul, et des délais de recouvrement des créances clients incompatibles avec la procédure de redressement judiciaire, c’était la seule issue, résume en substance le jugement du tribunal de commerce.
Cette décision met sur le carreau les 130 salariés de l’entreprise.
L’UNM a perdu 3,3 millions d’euros l’an dernier, pour un chiffre d’affaires de 16 millions. La fermeture du dernier chantier de réparation navale lourde de la façade française de la Méditerranée marque la fin de cette filière à Marseille. Une filière qui employait encore 6.000 personnes dans les années 70, et qui n’était devenue que l’ombre d’elle-même.
Gilles Halais avec agences
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