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Le coût pour se loger en IDF est un facteur de pauvreté

Selon les conclusions d'une étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France publiée ce mercredi, le coût prohibitif des logements en Ile-de-France plongent 350.000 ménages dans la pauvreté, dont 140.000 dans le parc locatif privé.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Vincent Isore Maxppp)

En Ile-de-France en 2012, 7%
des ménages qui habitent dans le parc de logements classiques de la région
(appartements, maisons) disposaient, après avoir payé leur loyer, de moins de
425 euros par mois pour vivre, quand le seuil de pauvreté fixé par Eurostat est
de 589 euros. C'est ce que révèle une étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France publiée mercredi.

Au total, ce sont 350.000
ménages qui sont concernés par cette grande pauvreté, dont 140.000 dans le parc locatif privé. Pour ces
derniers, en majorité des personnes seules (59%) et jeunes (moins de 30 ans) mais aussi des familles monoparentales (15%), le revenu moyen mensuel s'élève à 826 euros,
soit 76% de moins que le revenu moyen régional : 3.406 euros.

Moins de 300 euros par mois pour manger, s'habiller, se déplacer

Des revenus
très faibles pour des loyers proportionnellement très élevés : 541 euros en moyenne, et au final moins de 300 euros par mois pour se nourrir et s'habiller, complétés pour 54% d'entre eux par des aides au
logement qui ne dépassent pas 134 euros. On est encore bien en-deçà du seuil de
pauvreté.

Pour les 126.000 ménages qui
occupent un logement social, le taux de familles est plus important et les
aides sociales plus nombreuses. Cependant, leur situation après avoir payé leur
logement social n'est guère plus enviable que celle des locataires du parc privé, avec 414
euros en moyenne par mois pour vivre après avoir payé le loyer et les charges incompressibles.

Les propriétaires sont aussi
touchés

Les propriétaires font aussi les frais de ce différentiel entre leurs revenus et le coût de leur logement. L'étude révèle en effet que si 58% d'entre eux ont fini de rembourser
leur prêt, les charges et travaux d'entretien inhérents à leur habitation
laissent ces propriétaires aux revenus
très faibles, en majorité des personnes âgées et vivants seules, avec moins de
200 euros par mois pour vivre.

Du coté des 32.000 propriétaires
accédants, à plus de 55% des couples avec enfants, le remboursement de l'emprunt
(756 euros par mois en moyenne) associé à des revenus peu élevés (1.571 en moyenne) conduisent à des situations similaires.

Pénuerie de logements et explosion des prix

Les prix élevés des logements
en Ile-de-France s'expliquent notamment par une offre qui reste aujourd'hui inférieure
à la demande et par "une hausse non régulée du coût du logement",
souligne la Fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel, qui révèle plus largement que près de 10 millions de foyers sont concernés par la crise du logement en France. Rien qu'en Ile-de-France,
les loyers ont augmenté de 55% en 2013 quand à l'inverse la situation
économique des ménages, elle, a plutôt tendance à se dégrader.

►►► A LIRE AUSSI | La construction de logements neufs toujours en repli en 2014

 

[Logement et pauvreté à Paris : étude IAU](https://www.youscribe.com/catalogue/etudes-et-statistiques/actualite-et-debat-de-societe/actualite-evenements/logement-et-pauvrete-a-paris-etude-iau-2419837 "Logement et pauvreté à Paris : étude IAU") publié par [Fil_actu](https://www.youscribe.com/fil_actu/)

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