Le crédit au secteur privé dans la zone euro a diminué en octobre pour la deuxième fois consécutive
L'octroi de crédits dans les seize pays de la monnaie unique a diminué de 0,8% sur un an, a annoncé jeudi la BCE. En septembre, il avait déjà baissé sur un an, de 0,3%.
Ce nouveau fléchissement inciter la Banque centrale européenne (BCE) à conserver encore pour un bon moment ses mesures de soutien aux banques.
Le nouveau repli du mois d'octobre est propre à alimenter les craintes d'une pénurie du crédit généralisée en zone euro, préjudiciable à la reprise, déjà fragile, de l'économie. Il intervient alors que les banquiers centraux ont commencé a préparer le terrain à un retrait progressif de leur dispositif exceptionnel de soutien au crédit, caractérisé par un accès bon marché et illimité des banques à des liquidités.
Les gardiens de l'euro avaient relativisé le phénomène récemment, soulignant qu'il était accentué par le fait que de plus en plus d'entreprises ont levé des fonds via des émissions obligataires, voire des augmentations de capital. Suite à la baisse des prêts des banques de 0,3% en septembre sur un an, les gardiens de l'euro avaient relativisé le phénomène, soulignant qu'il était accentué par le fait que de plus en plus d'entreprises ont levé des fonds via des émissions obligataires, voire des augmentations de capital.
De plus, il y a toujours un décalage de plusieurs mois entre le début d'une reprise économique et la relance du crédit, rappelle Michael Schubert, économistes de la Commerzbank. Et il y a de fortes chances que les conditions du crédit se détendent légèrement cet hiver, comme l'avait indiqué la BCE dans son sondage trimestriel auprès des banques fin octobre.
Les plans de soutien toujours nécessaires
La zone euro vient tout juste de sortir de la récession, essentiellement grâce aux plans de soutien conjoncturels mis en place par les gouvernements et la politique d'argent bon marché de la BCE.
Un retrait trop rapide ou trop brusque des mesures prises par les gouvernement et la BCE risque de créer une nouvelle vague de panique, alors que les banques restent fragiles et que le danger de nouvelles dépréciations massives, liées aux défaillances des clients,
est aigu, comme l'a révélé la Bundesbank (Allemagne) dans un rapport.
Au final, la BCE va sans doute garder son principal taux d'intérêt à 1% au moins jusqu'à l'automne prochain et le plus gros de son arsenal de mesures exceptionnelles en l'état pendant encore de nombreux mois, estiment les économistes. Et elle en sera sans doute réduite pour un temps encore à exhorter les banques à utiliser leur facilité de refinancement pour prêter davantage au lieu d'accorder à leurs managers des bonus élevés.
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