Le dossier des moines de Tibéhirine en cours de déclassification
Hervé Morin avait 15 jours pour rendre sa décision, après l'avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN), rendu hier. Cette commission, dont l'avis est généralement suivi, s'était montré favorable à la demande de déclassification des documents classés secret défense, abordant l'assassinat des sept moines français de Tibéhirine, en Algérie, en 1996.
Le ministre a donc immédiatement signé l'autorisation et les documents sont en cours de transfert vers le bureau du juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l'enquête. Il pourra donc consulter dans les prochains jours la plus grosse partie des pièces qui lui ont été accordées, soit 68 documents sur les 105 qu'il attend. Les autres proviennent de l'Elysée et de Matignon et attendent toujours leurs feux verts.
Le juge ne sait donc pas encore si ces deux autorités suivront totalement les recommandations de la CCSDN et déclassifieront l'ensemble des documents pour lesquels elle a donné un avis favorable, comme l'a fait le ministre de la défense.
Les recommandations de la Commission étaient larges et ont porté sur la quasi totalité des requêtes du juge, mais pas sur toutes. Le secret défense restera clos sur quatre pièces que Marc Trévidic souhaitait voir. Autre restriction possible, les documents communiqués ne le seront peut-être pas intégralement. Les services qui les détiennent se réservent le droit de “caviarder” certaines parties.
Les sept moines français avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé Notre-Dame de l'Atlas, au sud d'Alger, ceinturé de maquis contrôlés par les groupes armés islamistes et où les tueries étaient alors fréquentes. Leurs têtes avaient été retrouvées, deux mois plus tard, le 4 juin 1996.
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