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Le transporteur MoryGlobal au bord de la liquidation

Le transporteur MoryGlobal, ex-MoryDucros, file vers la liquidation totale après le retrait de la principale offre de reprise. La société normande Malherbe aurait fait jouer une clause suspensive après une baisse du chiffre d'affaires de MoryGlobal. Les 2.150 salariés restants voient se profiler un plan social douloureux.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Les salariés du site de Ludres bloquent leur entreprise pour protester contre les conditions de reprise fin mars © Maxppp)

Ils étaient MoryDucros, ils ont perdu 2.800 emplois. Ils sont devenus MoryGlobal, ils risquent de perdre les 2.150 restants. La descente aux enfers sociaux ne s'arrête plus pour le transporteur routier. Il s'achemine vers la disparition pure et simple avec le retrait de la principale offre de reprise. Il s'agissait de celle d'un autre transporteur normand, Malherbe, qui proposait de reprendre 141 personnes. Mais une baisse du chiffre d'affaires de MoryGlobal l'aurait incité à faire jouer une clause suspensive.

"Plus de suspense, c'est fait "

Il n'y a "plus de suspense, c'est fait ", a réagi Stéphane Boudaud, délégué du personnel. L'acquéreur potentiel a confirmé le retrait de son offre, sans en préciser les raisons. "Il n'y aura pas de repreneur, on va vers une liquidation totale " puisque toutes les autres offres ont été "rejetées " par l'administrateur judiciaire, affirme Jean-Claude Hacquard (CGT). Tous les candidats potentiels avaient refusé de s'engager sur la principale activité de MoryGlobal, les messageries, qui concentrent 90% de l'effectif. Seuls l'affrètement et la logistique ont fait l'objet d'offres.

Jean-Claude Hacquard, élu CGT de MoryGlobal, réclame de meilleures indemnités pour les salariés

60 millions d'actifs

Avec cette disparition programmée, les salariés se tournent maintenant vers un éventuel futur plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). L'actionnaire du transporteur, Arcole Industries, avait mis 30 millions d'euros sur la table en plus du minimum légal. Les salariés demandent que les 60 millions d'actifs de la société leurs soient reversés, sous peine de "foutre le feu " dans les agences, assure Patrick Potin, employé dans le Loiret. "De toute manière on est foutu, on n'a plus rien à perdre ", ajoute cet homme de 53 ans, dont 24 ans passés dans l'entreprise.

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