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Les bourses dévissent, les Etats européens se veulent rassurants

Les marchés boursiers se sont effondrés, alors que la crise financière continue de frapper durement les banques européennes et que les gouvernements tentent, en ordre dispersé, de rassurer les épargnants dans l'attente d'une hypothétique réponse européenne commune.
Article rédigé par franceinfo
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Un nouveau lundi noir

Après avoir perdu plus de 7% en séance, le Dow Jones a reculé de 3,54% à New York en clôture, alors qu'en Europe les bourses ont terminé la séance sur de très fortes chutes, les actions des banques et des compagnies d'assurance affichant les plus fortes pertes. Paris a dévissé de 9,04%, le plus fort recul en une séance depuis la création de l'indice CAC-40 en 1988, tandis que Londres a chuté de 7,85%, alors que le ministre britannique des Finances n'a pas confirmé un plan de recapitalisation des banques. Francfort a perdu 7,07%, Milan 8,24% et Amsterdam 9,14%. De son côté, Moscou a dévissé de 19,1%, une chute record, et les marchés boursiers d'Asie-Pacifique, de la région du Golfe et d'Amérique latine ont également connu une journée noire. A Tokyo, l'indice Nikkei a perdu 5,32% avant de se reprendre légèrement et de finir à - 3,03% à la clôture. Sydney s'offre même le luxe de clôturer à la hausse, de 1,7%, comme Singapour, Séoul ou Taïwan.

Des initiatives nationales

Face au risque de panique chez les épargnants, plusieurs gouvernements européens ont annoncé des mesures de garantie des dépôts, à l'instar de l'Irlande, de l'Allemagne, de la France, du Portugal, de l'Espagne et de l'Islande, où le Premier ministre a annoncé que le gouvernement était prêt à prendre le contrôle de toutes les banques du pays pour faire face à la crise financière. La mesure la plus spectaculaire est venue d'Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a annoncé dimanche la couverture par l'Etat de toute l'épargne des ménages, soit plus de 1.600 milliards d'euros.

Laborieuse réponse européenne

Au-delà des initiatives nationales, les Européens continuent de débattre de la manière de répondre à la crise au niveau de l'Union après la réunion samedi à Paris d'un G4 (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et France) qui n'est pas allée au-delà des déclarations d'intention. Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, a déclaré que "les gouvernements des 27 pays de l'UE" sont "unis, solidaires et déterminés" face à la crise et que "chacun d'entre nous prendra toutes mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financier".

Les ministres des Finances des quinze pays de la zone euro se sont retrouvés à Luxembourg pour leur réunion mensuelle. Mais les divergences restent fortes, notamment entre Angela Merkel et Silvio Berlusconi. Si la chancelière allemande et le chef du gouvernement italien souhaitent une approche "cohérente" pour lutter contre les soubresauts des marchés, la chancelière allemande a réaffirmé son opposition à la proposition du chef du gouvernement italien de créer un fonds commun aux 27 de l'Union européenne pour aider leurs institutions financière à passer le cap.
Par contre, les Etats discutent discutent d'un possible relèvement de la garantie bancaire minimale dans les 27 pays de l'Union. Elle est actuellement de 20.000 euros minimum. Il est question de la faire passer à 100.000 euros minimum, ce qui obligerait la France à relever son plafond, actuellement de 70.000 euros. Des mesures pourraient être annoncées en ce sens aujourd'hui.

Un secteur recomposé

Si le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a annoncé que la BCE continuera à injecter "aussi longtemps que nécessaire" des liquidités dans le système bancaire pour venir en aide aux établissements, la crise provoque une recomposition du secteur avec la reprise annoncée dans la nuit des activités en Belgique et au Luxembourg du bancassureur Fortis par la banque française BNP Paribas.

En France, les groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire ont annoncé envisager un rapprochement. Le directeur général du Crédit Agricole Georges Pauget a affirmé que la situation des banques et des assureurs était "complexe" mais faisait "l'objet d'une coordination étroite entre les acteurs publics, les acteurs privés, les assureurs et les banquiers", à l'issue d'une réunion avec Nicolas Sarkozy.

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