Les présidents de région invités à l'Elysée pour parler emploi
Matignon, puis l'Elysée. Le tapis rouge va être déroulé ce mardi pour les présidents de région. Les patrons des nouveaux exécutifs élus en décembre viennent discuter du plan d'urgence pour l'emploi promis par François Hollande. Ce plan prévoit notamment 500 000 formations pour les chômeurs. Impossible d'y arriver sans les régions qui, pour moitié, ont basculé à droite en décembre, ce qui politise fortement la donne.
Laurent Wauquiez boycotte le rendez-vous
Le patron de Rhône-Alpes Auvergne, Laurent Wauquiez, a d'ailleurs annoncé qu'il boycottait la réunion. A ses yeux, ce rendez-vous est une "grand messe hypocrite" , une "opération de com'" . Pour le numéro 2 du parti Les Républicains, "le plan low-cost du gouvernement repose sur le traitement social du chômage et l'assistanat" . L'objectif, selon lui : "Dégonfler artificiellement les chiffres du chômage." François Hollande, qui voulait faire de l'emploi une cause commune transcendant les clivages, en sera pour ses frais. Le président a pourtant fait des efforts pour amadouer les présidents de région. Ils demandaient un ordre du jour élargi au développement économique, aux contrats de plan Etat-régions, à la délicate question des moyens financiers, ils ont obtenu gain de cause.
Régionalisation de Pôle Emploi ?
Problème : sans boycotter la réunion, les autres présidents de régions passées à droite traînent des pieds. Seul Xavier Bertrand, élu avec les voix de la gauche dans le Nord-Pas-de-Calais Picardie, saisit la main tendue par le chef de l'Etat, avec son opération "proche emploi", une plate-forme téléphonique rapprochant les chômeurs des employeurs. Quant à Philippe Richert, élu dans le Grand Est et nouveau patron de l'Association des régions de France, il réclame la régionalisation de Pôle Emploi. Une idée qui hérisse les syndicats.
Invité de France Info, lundi soir, Philippe Richert a également plaidé pour davantage de moyens. "Il faut redéfinir les relations entre l'Etat et les régions : avec ces nouvelles compétences que les régions vont porter, les régions vont devoir être des partenaires du gouvernement, et pas simplement des exécutants de ce qui est décidé au niveau national" , explique Philippe Richert.
Les régions devraient, selon lui, avoir une marge de manœuvre plus importante en ce qui concerne la formation professionnelle des demandeurs d'emploi : "Cela doit permettre à ces personnes d'être mieux adaptées pour occuper un poste dans une entreprise. Ceux qui connaissent le mieux les entreprises, ce sont les conseils régionaux, tout simplement parce que ce sont nos partenaires au quotidien." Sur le front du chômage, la fraternisation n'est pas pour tout de suite. A LIRE AUSSI ►►► La formation de 500 000 chômeurs fera t'elle baisser le chômage ?
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