Les professions réglementées dans le viseur de Bercy
C'est une petite bombe que s'est procuré le quotidien Les Echos, un rapport que Bercy s'est bien gardé de disperser Urbi et Orbi . Voilà plusieurs semaines déjà que ce document de l'Inspection générale des finances (IGF) sur les professions réglementées attend son heure sur le sous-main du ministre de l'Economie. Il avait été commandé par Pierre Moscovici et passe au scanner les bénéfices de 37 professions réglementées. Les professionnels ainsi déshabillés sont pharmaciens, notaires, huissiers ou administrateurs judiciaires, architectes, agents immobilier, dirigeants d'auto-école, peintres, plombiers ou encore médecins généralistes ou syndics d'immeubles. Un inventaire à la Prévert de métiers pour lesquels Arnaud Montebourg pourrait avoir des idées de cure d'austérité.
10.000 euros par mois pour un greffier; 6.000 pour un huissier
Le rapport constate que leurs bénéfices globaux ont bondi de 46% entre 2.000 et 2.010. Leur rentabilité est 2,4 fois plus élevée que pour le reste de l'économie, écrivent les rédacteurs du rapport, qui notent au passage que cette rentabilité est d'autant plus élevée qu'il y a de réglementations encadrant l'activité. Les greffiers et les huissiers décrochent une sorte de palme en la matière, qui leur permet de bénéficier de confortables revenus respectivement 10.000 et 6.000 euros nets par mois, selon le journal. Sans avoir à faire autant d'études qu'un médecin par exemple, ni avoir à prendre trop de risques économiques, protégés notamment par un numerus clausus.
►►►A ECOUTER :
Service client à revoir
L'IGF ne se contente pas du constat et annexe à son rapport un sondage réalisé auprès des clients de ces professions, qui justifient souvent leurs niveaux de prix par le service réalisé. Le résultat n'est pas glorieux : par exemple pour les administrateurs judiciaires, le taux d'insatisfaction est tout simplement d'un sur deux.
Le rapport avance plusieurs pistes qui permettraient de faire baisser les prix de 10 à 20%, par exemple en sabrant quelques monopoles ou en réformant certains tarifs réglementés. Des suggestions qui semblent s'être frayé un chemin jusqu'aux oreilles du ministre, puisqu'Arnaud Montebourg a annoncé vouloir redonner six milliards d'euros de pouvoir d'achat aux ménages, quitte à réformer certaines professions.
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