L’Europe peut éviter le krach

Si vers 10h, la Bourse de Paris avait effacé ses pertes de la veille, elle repartait en baisse plus tard. Même chose du côté du Dax et du Footsie. Le CAC 40 toujours très instable était animé par les spéculations sur une baisse d'urgence des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) alors que d'autres tablaient sur un nouveau plan de sauvetage du gouvernement américain. Par ailleurs, les investisseurs surveillent évidemment la direction prise par Wall Street au lendemain du Martin Luther King's Day, jour de fermeture des marchés américains. Le CAC 40 a cédé près de 7% lundi, à l'unisson des autres Bourses européennes, subissant à la fois les craintes d'une récession aux Etats-Unis et d'une crise majeure du système financier, plombé par les difficultés des rehausseurs de crédit.

Pourtant plusieurs analystes mais aussi leaders européens refusent de parler de krach. A commencer par la ministre française de l’économie, Christine Lagarde. Elle estime qu’il n’y a "certainement pas" de risque de récession en Europe contrairement aux Etats-Unis. Par ailleurs, Jean-Claude Junker, président de l’Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) saluait la résistance des économies européennes. "Comparés aux Etats-Unis, nos fondamentaux sont très solides…nous continuons de penser que l’impact sera assez limité", a affirmé Jean-Claude Junker.

La faiblesse de l’inflation, la consommation soutenue, la force de la monnaie, les déficits commerciaux sont des indicateurs fondamentaux bien plus au vert en Europe qu’aux Etats-Unis. La plus faible dépendance de la zone euro aux Américains par rapport au reste du monde devrait aussi préserver la situation. En effet, 70% des échanges des pays européens se font au sein de la zone euro.

Anne-Laure Barral