Loi Macron : combien de députés vont voter la motion de censure ?

Il n'y a guère de suspense. La motion de censure déposée par les députés Les Républicains et UDI, après la décision du gouvernement de recourir à l'article 49.3 sur le projet de loi Macron, doit être débattue jeudi 18 juin. Le texte sera considéré comme adopté en nouvelle lecture en fin de semaine, à moins que le gouvernement ne soit renversé par le vote à la majorité absolue de cette motion, ce qui semble peu probable. Francetv info vous explique pourquoi. 

Une grande majorité, à gauche, ne devrait pas s'y associer

Comme le rappelle Le Monde, ne votent que les députés favorables à la motion de censure. Il faudrait qu'elle récolte 289 voix sur 577 pour renverser le gouvernement. Or, le groupe socialiste, républicain et citoyen compte, à lui seul, 288 députés. La très grande majorité de ses membres ne devrait pas prendre part au vote, hormis quelques frondeurs (qui représentent une trentaine de députés). Ce courant a toutefois prévenu, selon Le Parisien, qu'il n'entendait pas faire tomber le gouvernement.

Les socialistes pourront, en outre, bénéficier du soutien des 18 députés du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et des 18 députés du groupe écologiste, qui ont fait savoir qu'ils ne soutiendraient pas la motion.

Un nombre insuffisant à droite pour faire basculer le gouvernement

Le groupe Les Républicains, qui a déposé la motion de censure, compte 198 députés. Celui du groupe UDI (centristes), qui s'est associé à cette motion, en compte 30. Ce qui donne un total théorique de 228 voix.

Même si ces députés peuvent compter sur le soutien des 15 députés du Front de gauche (groupe gauche démocrate et républicaine), ainsi que sur certains des neuf non-inscrits, dont les ex-socialistes Sylvie Andrieux et Thomas Thévenoud, cela n'est pas suffisant pour faire basculer le vote en défaveur de l'exécutif.

La motion de censure devrait donc être rejetée. Le projet de loi Macron va ainsi repartir au Sénat avant d'être définitivement adopté avant le 14 juillet. Un troisième recours au 49.3 n'est pas exclu.