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Alors que le Comité d'entreprise examine vendredi l'abandon du papier, les salariés se sont mis en arrêt de travail.

En conséquence : France soir ne paraîtra pas samedi. Le projet de passage au tout numérique suscite une vive inquiétude parmi les personnels du quotidien. Vendredi, plus de trois-cents personnes se sont rassemblées devant le siège du journal pour dénoncer ce projet de la direction.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Trois cent personnes se sont rassemblées devant le siège de France Soir, le 14 octobre 2011. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

En conséquence : France soir ne paraîtra pas samedi. Le projet de passage au tout numérique suscite une vive inquiétude parmi les personnels du quotidien. Vendredi, plus de trois-cents personnes se sont rassemblées devant le siège du journal pour dénoncer ce projet de la direction.

Les salariés de France Soir ont fait entendre leur voix contre ce projet. "Nous avons constaté que la direction faisait alimenter le site internet par des stagiaires, nous allons étudier les suites à donner", a indiqué à l'AFP un élu du CE. Le rassemblement de vendredi a été organisé à l'appel des différentes composantes de l'ex-Syndicat du Livre pour défendre la survie du titre.

Vendredi en fin de journée, la direction du journal a qualifié "d'inéluctable" le passage au 100 % numérique, disant tabler sur un retour à l'équilibre d'exploitation en 2015."France Soir peut s'appuyer sur les performances de son site internet dont l'audience, à plus de 3,2 millions de VU (visiteurs uniques) en moyenne par mois, a été multipliée par quatre", a ajouté la direction, sans préciser sur quelle période.

Selon les estimations de représentants du CE, le passage au tout numérique pourrait entraîner le licenciement de 89 personnes, sur un effectif total de 140 salariés, pigistes compris. A terme, seule une rédaction web de 32 journalistes et une dizaine d"administratifs subsisterait. France Soir pourrait ainsi devenir le premier quotidien national à abandonner son support papier.

Le projet intervient alors que le titre fait face à des pertes abyssales et un tirage en chute libre. Dans les années 1960 pourtant, France Soir vendait plus d"un million d"exemplaires. En 2010, le jeune milliardaire russe Alexander Pougatchev a repris France Soir, mais le journal n'a pas atteint les objectifs ambitieux qu'affichait son repreneur.

Le projet de la direction "est une attaque contre toute la profession", a déclaré Stéphane Paturey, secrétaire du Comité d'Entreprise de France Soir lors d'une suspension de séance. "On nous annonce l'arrêt définitif du titre en décembre". "La qualité de l'information n'est plus au centre du projet de M. Pougatchev", a-t-il ajouté évoquant "une hérésie" et "un scandale"."Il faut combattre ce projet funeste qui annonce la fermeture de l'entreprise avant l'été prochain", a-t-il encore déclaré. Une Assemblée générale était prévue en milieu de journée.

France Soir est placé sous la clause de sauvegarde pour quatre mois par le Tribunal de Commerce, qui a nommé une administratrice judiciaire, présente lors de la réunion du CE.

La direction espère un passage au "tout digital" en décembre, ce qui coïnciderait avec la fin de la clause de sauvegarde. Dans l'hypothèse d'un refus du Tribunal de Commerce d'avaliser ce "plan Pougatchev", France Soir pourrait alors être placé en redressement judiciaire.

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