Audiovisuel public : "La fusion n'est plus à l'ordre du jour", assure le sénateur Laurent Lafon

Les sénateurs ont pérennisé mercredi le mécanisme de financement de l'audiovisuel public par l'affectation annuelle d'un montant de TVA pour garantir son indépendance "par rapport aux gouvernements", précise le président centriste de la commission Culture du Sénat.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Laurent Lafon, sénateur centriste du Val-de-Marne et président de la commission de la culture au Sénat. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"La fusion n'est plus à l'ordre du jour", a assuré jeudi 24 octobre sur franceinfo le président centriste de la commission Culture du Sénat Laurent Lafon, au lendemain de la pérennisation par les sénateurs du mécanisme de financement de l'audiovisuel public par l'affectation annuelle d'un montant de TVA.

"On a fixé le cadre en affirmant une indépendance des médias publics par rapport aux gouvernements, à l'État. Et cette indépendance, elle doit s'exprimer à travers le fait qu'il y aura une ressource de nature fiscale qui sera affectée à l'audiovisuel public", a-t-il expliqué. "Ce sera un montant qui sera fixé chaque année par la loi de finances", a précisé le sénateur centriste.

Le texte sera examiné le 19 novembre par l'Assemblée nationale. "Je suis assez confiant sur le vote de l'Assemblée nationale. On l'a bien vu hier au Sénat, où toutes les formations politiques du Sénat ont exprimé un large accord en reconnaissant une chose : un, il faut soutenir notre audiovisuel public et deux il faut lui affecter une ressource fiscale", a-t-il justifié.

La création d'une holding toujours sur la table

Concernant la question de la gouvernance de l'audiovisuel public, qui regroupe France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI, France 24) et l'Institut national de l'audiovisuel (INA), Laurent Lafon a de nouveau milité pour la création d'une holding regroupant l'audiovisuel public. "J'ai toujours parlé de holding et je souhaite qu'on parle de holding et uniquement de holding parce qu'il faut trouver une solution qui permette de renforcer les stratégies communes, de renforcer les actions communes, sans nier les identités et les histoires de chacune des structures qui composent l'audiovisuel public", a-t-il souligné, avant de confirmer que le projet de fusion défendu jusqu'ici par la ministre de la Culture Rachida Dati "n'est plus à l'ordre du jour". "Je souhaite que le texte (sur le projet de holding) soit repris assez rapidement", a-t-il insisté, soit "avant la fin de 2024".

 Après la mise en place d'une holding en 2025, l'ancien gouvernement souhaitait une fusion pure et simple des sociétés de l'audiovisuel public (dont France Télévisions et Radio France) au 1er janvier 2026, selon un amendement déposé vendredi 10 mai dernier. Dans une interview au Figaro jeudi, Rachida Dati a répété que "le statu quo n’était plus possible. À l’heure de la convergence télé-radio, des nouveaux usages, d’une concurrence accélérée par la technologie, l’audiovisuel public ne pourra pas tenir sa place dans le nouveau paysage médiatique sans une coopération renforcée entre ses différentes entités. Si nous fermons les yeux sur cette réalité, notre audiovisuel public sera définitivement affaibli. C’est pourquoi je souhaite à la fois préserver les spécificités de chaque entité, et avoir une vision stratégique commune, dans ce qui serait une holding exécutive", a défendu la ministre de la Culture.

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