: Podcast "Au comptoir de l’info", Jacques Cardoze, présentateur de l’émission "Complément d’enquête" et ancien correspondant de France 2 à Washington
EPISODE 4 : Le journaliste, présentateur de l’émission d’investigation explique les méthodes de travail de l’équipe qu’il codirige. Il analyse également pourquoi, lorsqu’il était correspondant à Washington en 2016, il n’avait pas prédit la victoire de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
"Je souhaitais l’élection de Donald Trump pour voir ce que cela fait un séisme politique, où tout le monde s’est trompé". Un brin provocateur, Jacques Cardoze dit "au comptoir de l’info" qu’il appelait de ses vœux la victoire de Donald Trump, lorsqu’en 2016, il était correspondant à Washington de France Télévisions. Pourtant, si comme la plupart des commentateurs, il n’avait pas anticipé la victoire de Donald Trump, c’est – dit-il - parce qu’il s’est laissé influencer par l’opinion la plus répandue qui pariait sur une victoire d’Hillary Clinton. Jacques Cardoze affirme ainsi que, bien qu’il ait senti dans la campagne électorale une "dynamique" en faveur du candidat républicain, il n’osait pas dire " il va aller à la maison blanche". En effet, des spécialistes, en particulier les meilleurs sondeurs l’avaient convaincu qu’il était impossible que Donald Trump gagne.
"Un journaliste n’est pas là pour donner son opinion"
Jacques Cardoze analyse aussi l’impopularité croissante des journalistes aujourd’hui. Elle s’explique, entre autres, par le fait, selon lui, que beaucoup d’entre eux donnent leur opinion sur les réseaux sociaux. Or, pour Jacques Cardoze "Twitter est une perversion, vous n’y existez que si vous donnez votre opinion. Et moi, je ne suis pas un journaliste d’opinion".
"Je n’ai aucun problème avec les caméras cachées ou avec les téléphones enregistrés"
Le présentateur et rédacteur en chef de "complément d’enquête" dévoile la façon d’enquêter de ses équipes. Elles enregistrent systématiquement leurs communications téléphoniques, parfois sans le consentement de leurs interlocuteurs. Pour Jacques Cardoze, c’est une façon de se protéger juridiquement et cela permet également d’alimenter le travail d’investigation. Par ailleurs, il assume le fait de faire des portraits de personnalités qui ne le souhaitent pas, comme Michel Houellebecq récemment. "Il y a un côté sale, mais aujourd’hui on peut faire le portrait de quelqu’un sans l’avoir dedans, le portrait sera même meilleur !"
Vous pouvez vous abonner à cette série sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts, Majelan et Tootak.
A propos du podcast :
"Au comptoir de l'info" est le premier podcast natif de France Télévisions. Sous forme d'interview journalistique, un acteur qui fabrique l'information télévisée du service public — un grand reporter, un cameraman, un présentateur — vient se livrer, raconter, dévoiler la manière dont il travaille. Dans une ambiance sonore de comptoir de café, il confie ses doutes, ses joies, mais aussi ses peurs lorsqu'il est sur le terrain ou en studio. La série est réalisée par François Beaudonnet, éditorialiste sur franceinfo (canal 27) et grand reporter à France 2. Ancien correspondant à Rome et Bruxelles, il a débuté en radio où il présentait le journal de 13 heures sur France Inter.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.