Free Media Pioneer Award attribué à Novaïa Gazeta
Le journal russe d'opposition Novaïa Gazeta a été récompensé dimanche à Helsinki par le prix Free Media Pioneer AwardLe journal russe d'opposition Novaïa Gazeta a été récompensé dimanche à Helsinki par le prix Free Media Pioneer Award
Il est attribué chaque année par l'Institut international de la presse.
Ce journal, dont quatre reporters ont été tués depuis 2000, symbolise "la liberté de la presse et le droit des journalistes à exercer leur métier sans ingérence des pouvoir politiques ou de leurs agents", a affirmé le directeur de l'Institut, David Dadge en remettant ce prix.
Après l'avoir reçu, Dimitri Mouratov, rédacteur en chef du journal, l'a dédié aux journalistes tués, parmi lesquels Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006 à Moscou. Il a demandé, à leur mémoire, une minute de silence aux quelque 250 participants de la 58e assemblée générale de l'Institut international de la presse qui s'est se tient jusqu'à mardi.
M.Mouratov a encore dénoncé les dirigeants et l'élite russes encore attachés aux pratiques staliniennes: selon lui, "ils veulent diriger comme le faisait Staline et vivre comme Abramovitch" (l'oligarque russe Roman Abramovitch, propriétaire du Chelsea FC, ndlr).
Alors que le mur de Berlin est tombé il y a 20 ans et que la capitale allemande s'apprête a célébrer en novembre un "Festival de la liberté", le directeur de l'Institut international de la presse a averti que dans la nouvelle Russie, "des obstacles continuent d'entraver la vraie liberté".
Depuis 2000, 32 journalistes ont été tués en Russie selon l'Institut "et la majorité des meurtriers n'ont jamais été arrêtés, jamais punis", a-t-il dit.
L'Institut international de la presse qui a son siège à Vienne a été fondé en 1950 et regroupe des professionnels des médias dans 120 pays. Il aspire à défendre la liberté de la presse, à faciliter les échanges d'informations entre pays, à améliorer l'exercice du métier de journaliste.
L'Assemblée générale doit débattre des répercussions de la crise financière sur les médias et des changements entraînés par l'internet sur la diffusion de l'information. Pour le président de l'Institut, le Finlandais Janne Virkkunen, rédacteur en chef du Helsingin Sanomat, le plus grand quotidien d'Helsinki, la crise empêche les médias de remplir "leur fonction de base" dans une démocratie. Et de conclure: "Dans cette crise économique, nous avons besoin de plus d'information que jamais."
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