Gitan tué par un gendarme : la France condamnée
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a tranché. La France devra verser 50.000 euros à la femme et aux trois enfants de Joseph Guerdner, 10.000 euros à sa mère, 5.000 euros à chacun de ses frères et soeurs et 2.500 euros à sa tante.
Joseph Guerdner était un jeune gitan de 26 ans, tué par balles en 2008 par un gendarme dans le Var alors qu'il tentait de s'échapper des locaux de la gendarmerie de Draguignan. Il avait été placé en garde à vue à la suite d'une enquête pour vol à main armée en bande organisée avec enlèvement et séquestration.
Il avait sauté par la fenêtre de la gendarmerie
Bien que menotté, Joseph Guerdner avait réussi à sauter par une fenêtre à l'extérieur du bâtiment où il était entendu. Un gendarme, disant vouloir viser ses jambes, avait alors tiré à sept reprises dans sa direction, le touchant trois fois. Joseph Guerdner était décédé peu après des suites de ses blessures.
Devant la CEDH, la douzaine de requérants appartenant à la communauté des gens du voyage, s'était plainte de la mort jugée "injustifiable" de leur proche et du fait qu'il n'y ait pas eu "d'enquête indépendante ni de procès impartial sur les circonstances du décès."
D'autres possibilités que d'ourvrir le feu
Les juges de la CEDH ont donné partiellement raison à la famille en concluant que
"d'autres possibilités d'action s'offraient au gendarme pour tenter
l'arrestation de Joseph Guerdner, au lieu d'ouvrir le feu". Ils ont toutefois considéré que l'enquête avait été menée d'une façon correcte.
En septembre 2010, la Cour d'assises de Draguignan avait acquitté le
gendarme, jugeant qu'il avait accompli "un acte prescrit ou
autorisé par les dispositions législatives ou réglementaires".
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