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L'écrivain et journaliste Pierre Péan est mort à 81 ans

Enquêteur chevronné, il avait réussi l’un de ses plus gros coups avec le livre "Une jeunesse française", qui revient sur le passé trouble de François Mitterrand pendant l’Occupation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le journaliste Pierre Péan, pris en photo en 2017 dans son bureau à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). (MANUEL COHEN / AFP)

Il s'est fait connaître avec ses longues enquêtes fouillées, qu'il publiait à raison d'un livre tous les un ou deux ans. Le journaliste Pierre Péan, dont les sujets de prédilection étaient l'Afrique, les médias et la face cachée des personnalités politiques, et qui avait révélé notamment le passé trouble de l'ex-président socialiste François Mitterrand pendant l'occupation nazie, est mort jeudi 25 juillet, a annoncé le magazine L'Obs

"Pierre Péan, le grand journaliste d'investigation, est mort jeudi soir à l'âge de 81 ans", écrit L'Obs sur son site internet, saluant "l'un des plus grands journalistes d'enquête français". Christophe Nick, auteur avec Pierre Péan d'une enquête sur TF1 en 1997, a également annoncé sa mort sur sa page Facebook jeudi soir, et l'a confirmé à franceinfo vendredi matin. "C'est terrible. Le Patron, Pierre Péan, mon ami, est parti ce soir", écrit-il.

L'affaire des diamants de Bokassa, c'est lui

Son coup de maître, il le réalise en 1994 avec Une jeunesse française : François Mitterrand 1934-1947, dans lequel le président socialiste s'explique pour la première fois sur son appartenance à la droite pétainiste qui allait engager la France dans la collaboration avec l'occupant nazi, avant son action dans la Résistance. N'ayant jamais peur des polémiques, il enquêtera aussi sur Jacques Chirac, Bernard Kouchner ou Jean-Marie Le Pen.

Fils d'un coiffeur de l'ouest de la France, il débute dans des cabinets ministériels au Gabon avant de se lancer dans le journalisme. Il passe par l'AFP puis L'Express et sort, en 1979, sa première grande affaire dans Le Canard enchaîné. Il s'agit de diamants que l'empereur Bokassa de Centrafrique aurait offerts au président français Valéry Giscard d'Estaing. Le scandale aura une grand retentissement à deux ans de l'élection présidentielle.

En 1983, il publie Affaires africaines, sur les relations entre la France et le Gabon. Il reviendra sur les sujets africains avec le génocide rwandais (dans Noires fureurs, blancs menteurs en 2005), où certains de ses propos sur les Tutsis feront polémique. "Ma méthode est exclusivement fondée sur le temps", expliquait celui qui s'est aussi intéressé aux grands médias avec son livre TF1, un pouvoir (avec Christophe Nick) et son enquête La Face cachée du Monde (2003, avec Philippe Cohen) qui met à mal la réputation du quotidien français le plus respecté.

Revoir l'interview de Pierre Péan sur "Des mots de minuit"

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