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L'hebdomadaire "Valeurs Actuelles" porte plainte pour détournement de "plusieurs millions d'euros"

Pendant des années, l'un des responsables de l'hebdomadaire aurait ainsi participé à un système de surfacturation et de commissions occultes, selon le quotidien "Libération". "La situation est très pénible pour toute la maison", commente le directeur, Yves de Kerdrel.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un exemplaire de "Valeurs actuelles", le 2 septembre 2013, dans un kiosque parisien. (A. GELEBART / 20 MINUTES / SIPA)

L'éditeur de Valeurs Actuelles, le groupe Valmonde, porte plainte pour un détournement de "plusieurs millions d'euros", annonce un proche de la direction à l'AFP, après les révélations de Libération (abonnés), lundi 16 octobre. Un reponsables de l'hebdomadaire est accusé d'avoir mis en place un système de surfacturations et de commissions occultes, écrit le quotidien, et ce, pendant plusieurs années.

Un responsable mis à pied et visé par une procédure de licenciement

Ce système de surfacturation aurait profité à une personne extérieure au journal et à un responsable du groupe. Ce dernier a été mis à pied à titre conservatoire et il est visé par une procédure de licenciement pour faute lourde. Cette situation est ancienne, puisque l'éditeur Valmonde a été "victime d'un système de détournement de fonds qui perdurait depuis 2002", précise la direction à l'AFP. "Dans cette affaire, le journal est la victime, insiste le directeur de Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel, cité par Libération. La situation est très pénible pour toute la maison".

L'escroquerie présumée a commencé à émerger en mars 2016. Alors que la direction souhaitait renégocier des contrats avec ses fournisseurs, elle a découvert des services "facturés jusqu'à 300% de leur coût normal", selon la source de l'AFP. Mais la direction du journal n'a pu réunir des preuves qu'en septembre 2017, avec l'aide d'une autre entreprise escroquée, dont le nom n'a pas été précisé. Le système était "invisible pour les commissaires aux comptes et passait par des sociétés écrans".

La santé financière de "Valeurs actuelle" n'est pas menacée

Une plainte a été déposée le 9 octobre auprès du parquet de Paris pour abus de confiance, escroquerie, faux, usage de faux, complicité et recel de ces délits, précise Libération. La plainte est "en cours d'analyse", selon le quotidien. II revient maintenant au parquet de prendre une décision sur l'ouverture d'une éventuelle enquête.

Si Valeurs Actuelles a traversé de fortes difficultés au cours des années 2000, le titre a vu ses ventes progresser fortement ces dernières années et sa santé n'est pas menacée par cette affaire. L'hebdomadaire a vu ses ventes se stabiliser entre juillet 2016 et juin 2017, avec près de 120 000 exemplaires vendus en moyenne chaque semaine. Propriété de l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, le groupe devrait enregistrer un bénéfice de 2 millions d'euros en 2017, selon sa direction.

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