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Le journal annonce avoir déposé une nouvelle plainte pour la violation de ses sources par les services de renseignement

Le journal révèle cette constitution de partie civile dans son édition de mercredi.Le 20 septembre, une première plainte du quotidien avait amené l'ouverture d'une enquête préliminaire dirigée par le procureur de Paris, or elle s'est heurtée au refus de coopérer de la Direction centrale du renseignement intérieur, qui invoque le secret-défense.
Article rédigé par France2.fr
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Le journal "Le Monde" (archives) (AFP - Johanna Leguerre)

Le journal révèle cette constitution de partie civile dans son édition de mercredi.

Le 20 septembre, une première plainte du quotidien avait amené l'ouverture d'une enquête préliminaire dirigée par le procureur de Paris, or elle s'est heurtée au refus de coopérer de la Direction centrale du renseignement intérieur, qui invoque le secret-défense.

Le journal "Le Monde" estime avoir été victime d'une violation de la loi. La DCRI admet avoir enquêté, en juillet 2010, sur l'un de ses articles concernant le dossier judiciaire visant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

Le secret des sources, consacré par la Cour européenne des droits de l'homme comme une composante de la liberté de la presse, fait l'objet d'une loi censée le protéger, votée à l'initiative de Nicolas Sarkozy.

L'article du "Monde" paru en juillet, objet de l'enquête de la DCRI, faisait état d'une déposition du gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, défavorable au ministre UMP du Travail d'alors, Eric Woerth. La DCRI a dit avoir identifié un magistrat en poste au ministère de la Justice, David Sénat, comme étant l'informateur à l'origine de cet article, au moyen de "vérifications techniques" sur ses relevés détaillés de communications téléphoniques.

En septembre, "Le Monde" avait accusé l'Elysée d'avoir sollicité les services du contre-espionnage pour identifier le ou les informateurs de son journaliste Gérard Davet travaillant sur l'affaire Bettencourt-Woerth.

Sur la base de relevés téléphoniques, David Sénat, conseiller pénal au cabinet de la garde des Sceaux de l'époque, Michèle Alliot-Marie, est donc soupçonné d'avoir été une de ces sources. La DCRI ne veut pas faire connaître le contenu exact de ces vérifications.

"Le Monde" estime que la méthode employée était illégale et soupçonne l'existence d'autres manoeuvres concernant ses journalistes. Le dépôt de la plainte vise donc à permettre la nomination d'un juge d'instruction qui devrait enquêter sur les conditions dans lesquelles a été identifiée la source du journaliste dans l'affaire Woerth-Bettencourt.

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