Le prix Albert Londres 2011 a été attribué à Emmanuel Duparcq (AFP) pour l'écrit et à David André, pour l'audiovisuel
Parmi les candidatures présentées les 23 membres du jury ont élu Emmanuel Duparcq, 37 ans, auteur de plusieurs reportages au Pakistan et en Afghanistan.
David André, réalisateur indépendant a été récompensé, pour l'audiovisuel, pour son film de 80 minutes diffusé sur France 2 intitulé "Une peine infinie, histoire d'un condamné à mort".
Emmanuel Duparcq, entré à l'Agence France Presse en 1999 après des études d'histoire et de journalisme, a été correspondant en Afghanistan en 2005, puis en Côte d'Ivoire, et en Irak, avant de s'installer au Pakistan en 2010.
Sa série de reportages, dont aucun n'a été effectué au sein des forces armées occidentales, décrit de l'intérieur le système de soutien et les réseaux des talibans qui, moribonds en 2005, ont aujourd'hui infiltré les deux-tiers de l'Afghanistan et des régions entières du Pakistan.
Le prix Albert Londres attribué à Emmanuel Duparcq est le cinquième pour l'Agence France Presse après ceux de Patrick Meney (1983), Samy Ketz (1988), bureau de Moscou (1995) et Michel Moutot (1999). Dans un communiqué, le pdg de l'agence, Emmanuel Hoog, a assuré que ce prix est "un honneur et un grand bonheur qui rejaillit sur toutes les équipes de l'AFP".
Emmanuel Duparcq a souhaité "dédier ce prix à nos deux confrères de France Télévision, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier qui sont retenus en otage en Afghanistan depuis 501 jours, sans oublier tous mes collègues de l'AFP et plus particulièrement nos journalistes afghans et pakistanais ".
David André, réalisateur indépendant, a été récompensé, parmi les 35 candidatures proposées pour l'audiovisuel, pour son film "Une peine infinie, histoire d'un condamné à mort", film de 80 minutes diffusé sur France 2.
Il est revenu, en 2009, dans l'Oklahoma, dix ans après l'exécution dans cet Etat du sud des Etats-Unis de Sean Sellers, condamné à mort à seize ans pour un triple meurtre. Interrogeant le procureur, les gardiens, la famille, le bourreau, il découvre que les protagonistes du drame ne peuvent oublier. Ils ont, eux aussi, été condamnés à "une peine infinie".
"La peine de mort est un poison qui contamine tout", a-t-il dit, appelant les Tunisiens, à l'heure d'écrire une nouvelle constitution, à la rejeter.
Le prix Albert Londres 2011 a été attribué samedi à Tunis. Le jury du prix le plus prestigieux de la presse française, qui récompense chaque année le meilleur jeune reporter (moins de 40 ans) de l'année, avait choisi la capitale tunisienne pour marquer "sa solidarité et son amitié avec les médias libres appelés à naître" en Tunisie.
Représentant les autorités tunisiennes le ministre du tourisme, Mehdi Houas, a remercié l'association Albert Londres d'avoir choisi Tunis pour décerner son prix cette année. "C'est un hommage et un grand honneur que vous faites aux Tunisiens qui se sont battus pour que le pays change", a-t-il dit, sur la grande scène du théâtre.
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