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Les Echos toujours en grève

Pour le deuxième jour consécutif, le journal n'est pas dans les kiosques. A une écrasante majorité, les salariés ont reconduit hier leur grève. Ils protestent toujours contre la vente du titre à LVMH.
Article rédigé par franceinfo
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Sous les huées. Encore sonnés par l'officialisation de la vente de leur journal, les salariés des Echos n'ont pas franchement bien accueilli le représentant de Pearson, désormais ex-propriétaire du titre. Et c'est un euphémisme. David Bell n'est pas resté très longtemps dans les locaux. Juste le temps de quelques paroles qui se voulaient rassurantes : “je sais que vous n'êtes pas d'accord et je le respecte, mais nous avons négocié avec LVMH le meilleur accord en terme d'indépendance éditoriale de tous les journaux en Europe.”

Les salariés ne sont pas dupes. Ils réclament toujours que ces garanties soient verrouillées. “Si LVMH doit racheter Les Echos, c'est dans son intérêt de négocier un bouclage total des garanties éditoriales et en matière d'emploi”, explique le président de la société des journalistes (SDJ), Vincent de Féligonde. Ce qui n'est pas encore le cas, estime-t-il.

Pour l'heure, les salariés des “Echos” ont décidé de ne pas faire paraître le journal ce matin. Deuxième jour de non-parution. Comme un baroud d'honneur. Sur 344 votants, 241 se sont prononcés pour, 96 contre.

Pas sûr que la mobilisation serve à grand chose. La vente est désormais officialisée, depuis lundi soir. Pearson cède le journal à LVMH pour la modique somme de 240 millions d'euros.

Le débat a en tout cas duré toute la journée. Sociétés de journalistes et élus de gauche s'interrogeant publiquement sur l'avenir du titre et plus largement sur l'indépendance de la presse.

A l'Assemblée nationale, le député socialiste Patrick Bloche a appelé le gouvernement à saisir le Conseil de la concurrence et des prix, soulignant que Bernard Arnault était déjà propriétaire d'un quotidien économique, La Tribune. “La liste des conflits d'intérêts s'allonge quand on voit les plus grands groupes industriels et financiers français, dont la plupart vivent des commandes de l'Etat, mettre la main sur les principaux médias de notre pays.”
_ La ministre de la Culture, Christine Albanel, lui a répondu que le droit de la concurrence serait préservé, estimant que des garanties avaient été d'ores et déjà données par LVMH. Dans un communiqué, le groupe de Bernard Arnault a assuré que l'accord entre LVMH et Pearson “comporte un ensemble de dispositions relatives à l'indépendance éditoriale ainsi que des engagements en matière d'emploi au sein du groupe Les Echos.”

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