OMC : d'un désaccord à l'échec ?
24 heures de "rab". Les discussions menées entre les pays membres l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se prolongent, et semblent même s'enliser. Le sujet est pourtant essentiel, car il s'agit de la libéralisation des échanges à travers la planète. Mais un accord semble loin, voire impossible.
_ Les organisateurs viennent d'ailleurs de parler pour la première fois d'un "échec" presque acquis.
De manière peut-être un peu rapide, ou "occidentale", on présente l'Inde comme un "obstacle" à une entente, mais les choses sont plus complexes. Les revendications de New Dehli portent sur la clause de sauvegarde, une protection tarifaire que souhaitent les pays en développement en cas de hausse vertigineuse des importations d'un ou plusieurs produits agricoles.
Les Indiens entendent protéger leurs producteurs en déclenchant cette clause "rapidement", soit à partir de seuils bas, mais Washington refuse en craignant de voir cette option devenir un outil de protectionnisme.
_ Cela étant, les demandes formulées par l'Inde ne sont pas à elles seules responsables du climat tendu décrit par les principaux acteurs. Les antagonismes ont contribué à mettre dos à dos Américains d'un côté, Chinois et Indiens de l'autre, et à diviser le camp européen.
"Pas en l'état" pour Paris
Les USA sont d'ailleurs au coeur de presque tous les conflits. Les Chinois leur ont notamment réclamé une forte réduction de leurs subventions au secteur cotonnier. Responsables, à leurs yeux, des soucis rencontrés par les producteurs de coton de par le monde.
_ Enfin, d'autres "petits" pays tournés vers l'exportation se sont eux aussi indignés des exigences de New Dehli, rappelant que les nations dites émergentes étaient leurs destinations principales.
En Europe, alors qu'il revient supposément à la Commission de négocier pour les 27, les divisions se renforcent. François Fillon a demandé hier à la Commission européenne de mener une "action décisive" sur les négociations de libéralisation des échanges à l'OMC, rappelant que pour la France "le projet actuellement sur la table n'était pas
acceptable en l'état".
Matteu Maestracci avec agences
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