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Qui va prendre la place de "Dr House" et des "Desperate Housewives" ?

Les deux mastodontes de la télé américaine tirent leur révérence. Qui sont les candidats à la succession ? Lesquels peuvent être à la hauteur ?

Article rédigé par Nora Bouazzouni
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Le tout dernier épisode de "Dr House" a été diffusé aux Etats-Unis lundi 21 mai 2012. (ARCHIVES DU 7EME ART / PHOTO12 / AFP)

Le boiteux le plus célèbre des années 2000, docteur Gregory House, a fait ses adieux lundi 21 mai. Les "Desperate Housewives" ont, elles, quitté nos écrans une semaine plus tôt. Deux blockbusters de la série télé qui s'éteignent, c'est une multitude de candidats à la succession qui ont enfin une chance de briller. Mais qui peut prétendre au titre ?

• L'âge d'or des séries médicales est derrière nous

Quoi de mieux pour combler l'absence d'une série médicale qu'une autre série médicale ? Sauf que ça ne se bouscule pas au portillon. Les successeurs d'"Urgences" (15 saisons) et "Chicago Hope" (6), cartons du genre dans les années 90, ont déjà un pied dans la tombe, voire les deux.

L'increvable : "General Hospital". De dix ans plus vieux que "Les Feux de l'amour" et renouvelé pour une 58e saison, la série n'a jamais trouvé son public en France. Plus proche, il y a "Grey's Anatomy". Mais après cinq années à l'antenne, la série s'essouffle. Malgré leur imagination débordante, les scénaristes peinent à dénicher des rebondissements crédibles et satisfaisants. C'est devenu poussif et un poil trop pleurnichard, mais ça a le mérite d'être cathartique. Une femme qui doit choisir entre sa vie ou celle de son fœtus, les monologues de Meredith Grey, tout ça fait pleurer dans les chaumières. Son spin-off, genre de produit dérivé, "Private Practice", de la même créatrice Shonda Rhimes, vient d'être annulé. Toutes les (autrefois) bonnes choses ont une fin : il est temps que les médecins du Seattle Grace Hospital fassent eux aussi leurs cartons.

Les challengers : Deux candidats potentiels briguent la succession. D'abord, "Monday Mornings", de David E. Kelley ("Ally McBeal", "Chicago Hope"). Le quotidien de cinq chirurgiens du Chelsea General Hospital, qui débriefent leurs erreurs tous les lundis matins. Ou bien, en prenant un peu de champ, "Chicago Fire", le "New York 911" de 2012, qui raconte la vie des pompiers, secouristes et auxiliaires médicaux de la plus grande ville du Midwest. On y retrouve d'ailleurs Jesse Spencer (Robert Chase dans "Dr House") et un ancien d'"Urgences", Eamonn Walker.

• Les mauvais garçons cartonnent

Ce qui nous plaisait tant dans "Dr House", c'était… le docteur House. Cinglant, cynique, agressif et toxicomane. Les personnages atypiques, les amochés par la vie qui se défoulent sur les autres, ceux qu'on aime détester ou qui nous font renier nos principes, tous cartonnent.

La transition s'est amorcée principalement dans les séries policières : les derniers gentils flics, ceux des "Experts", ne sont pas loin de rendre leur badge (les scientifiques de Miami viennent d'ailleurs d'être remerciés par la chaîne CBS) pour laisser la place aux policiers "badass". Comme "Sur écoute" et "The Shield" aux Etats-Unis, "Luther" en Grande-Bretagne ou "Braquo" en France, les nouveaux poulets ne font pas dans la dentelle, flirtant, voire plus, avec l'illégalité.

Mais les forces de l'ordre n'ont pas le monopole du personnage limite. Il suffit de voir le gros carton de ces dernières années, "Breaking Bad", où un prof de chimie atteint d'un cancer décide de se lancer dans le trafic de methamphétamine pour subvenir aux besoins de sa famille. La série rempile pour une ultime saison diffusée dès le mois de juillet sur la chaîne américaine AMC.

L'increvable : "Dexter", le robin des bois des tueurs en série, qui zigouille les méchants pour protéger les gentils. Au bout de six saisons, les scénaristes ne savent plus quoi inventer, les audiences chutent, mais, va savoir pourquoi, personne n'a songé à débrancher la prise.

Les challengers : Ils sont trois. Claire Danes, un agent de la CIA bipolaire et obsessionnel dans "Homeland", qui traque un marine ancien prisonnier d'Al-Qaïda, persuadée qu'il a retourné sa veste et prépare un attentat contre les Etats-Unis. Forte tête sans être détestable, elle a des méthodes plus que discutables. On peut aussi compter sur le maire de Chicago dans "Boss", autoritaire et cruel dès le premier épisode où il apprend qu'il est atteint de dégénérescence mentale. Ou bien encore sur le shérif de "Longmire", vieil ours grognon et asocial toujours pas remis de la mort de sa femme.

• Qui a peur des femmes au foyer ?

La succession de "Desperate Housewives" s'avère plus compliquée. La série était plutôt unique en son genre, d'où son succès. Son créateur, Marc Cherry, n'a pas réussi à vendre son nouveau projet, "Devious Maids", qui aurait pu plaire aux fans de Wisteria Lane : l'histoire de quatre employées de maison à Hollywood, qui travaillent pour des gens riches et célèbres. L'increvable, c'était "Desperate Housewives", qui trouvait toujours un moyen de nous donner envie de regarder l'épisode suivant, et puis celui d'après, et puis la saison suivante…

Les challengers La seule série qui aurait pu satisfaire les adeptes éplorés a été annulée au bout d'une saison : "Good Christian Bitches", rebaptisé "Good Christian Belles", plus politiquement correct. Amanda Vaughn vient de perdre son mari dans un accident de voiture (sa maîtresse lui faisait une gâterie, il n'a pas vu le ravin) et se voit obligée de retourner vivre chez ses parents, dans son Dallas natal. Ses anciennes camarades de lycée, qui y habitent toujours, voient là l'occasion de faire payer la garce qu'elle était à l'époque. On retrouve donc tout ce qui a fait le succès de "Desperate" : un quartier résidentiel chic, des familles huppées, des commérages, de l'hypocrisie, la messe du dimanche, des muffins à la myrtille et des squelettes dans les placards.

Vous pouvez aussi vous rabattre sur "Les flingueuses", série britannique arrêtée en 2007, où les femmes au foyer d'une banlieue bourgeoise de Londres, divisées en deux gangs, s'affrontent joyeusement à coups de mitraillettes entre deux thés au lait. Dans le même registre, mais avec des héroïnes bien plus jeunes, il y avait "Gossip Girl", qui tire sa révérence l'année prochaine, ou encore "Pretty Little Liars", qui mêle le bling-bling, les histoires de cœur d'ados friquées au côté mystérieux de "Desperate Housewives".

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