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Mode : la marque chinoise Shein, au business model controversé, ouvre une boutique éphémère à Paris

Critiquée pour son impact environnemental et les conditions de travail de ses employés, la marque de vente en ligne de prêt-à-porter ouvre vendredi et jusqu'à lundi une boutique éphémère dans le Marais à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Aurore Richard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'application Shein, sur un smartphone. (STEFANI REYNOLDS / AFP)

La marque Shein qui vend en ligne du prêt-à-porter ouvre vendredi 5 mai une boutique éphémère rue des Archives, dans le Marais à Paris. Jusqu'à lundi, cette enseigne chinoise prévoit d'accueillir jusqu'à 10 000 clients. Shein, c'est de la "fast-fashion" : autrement dit, des vêtements fabriqués vite, renouvelés très souvent et vendus pas chers.

Et cela marche, en témoigne les plus de 21 milliards d'euros de chiffre d'affaires réalisé l'an dernier. Mais il y a aussi des critiques : autour de la sur-consommation, de l'impact environnemental, des conditions de travail...

Des prix ultra serrés

Lors de l’inauguration de la boutique éphémère jeudi, le tee-shirt coûte ici moins de neuf euros, tandis que la robe ne dépasse pas les 13 euros. Kate, mannequin, présente lors de l’inauguration, est une habituée de Shein. "J'en porte actuellement sur moi !", sourit-elle. Portera-t-elle longtemps ces vêtements. Elle hésite : "Longtemps ? Peut-être pas..." C'est le jeu, vu les petits prix, selon Sarah : "Moi qui suis une acheteuse compulsive, parfois je vais passer dans des boutiques et je vois que c'est extrêmement cher. Alors je pense alors tout de suite à Shein.. Et je me dis qu'il y a l'équivalent en moins cher. L'accessibilité en termes de prix, c'est ça qui joue énormément."

Ces vêtements fabriqués en Chine ont aussi un coût écologique. D'après une étude, la Chine est responsable de 22 % des émissions de gaz à effet de serre des adolescentes françaises. Un constat dont a conscience Linda, qui travaille dans la mode : "Je trouve que c'est quand même quelque chose qui est assez important, l'écologie."

"On y réfléchit à deux fois avant d'acheter. Ce n'est pas quelque chose que je vais acheter tous les jours, bien évidemment, parce que forcément, il y a un impact."

Linda

à franceinfo

On est loin de l'image de mode jetable et polluante, répond Marion Bouchut, directrice communication chez Shein. "On sait qu'on a aussi notre responsabilité dans l'éducation des consommateurs et c'est pour cela qu'on est en train d'explorer pas mal d'initiatives en ce sens, souligne-t-elle. Notamment, on a lancé Shein Exchange aux États-Unis, qui est une plateforme de revente de nos vêtements : tous nos consommateurs ont la possibilité d'échanger leurs vêtements entre eux. C'est un peu la seconde vie des vêtements Shein."

Des employés sous-payés en Chine ? Shein dément

Quant aux conditions de travail, un employé chinois travaillerait jusqu'à soixante-quinze heures par semaine pour un salaire compris entre 500 et 1 000 euros, selon une ONG. C'est faux, d'après Marion Bouchut. "Nous menons des audits extrêmement régulièrement, assure cette dernière. En 2023, nous en augmentons d'ailleurs le nombre pour voir non seulement les conditions de travail, mais aussi les salaires. Et il s'avère qu'en fait, on a réalisé que la plupart de nos employés sont payés même 50 % parfois plus que les employés moyens en Chine."

Shein est aussi accusée par des associations d'avoir profité du travail forcé de la minorité chinoise ouïghoure, ce qu'elle dément fermement.

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