Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont déclarés "convaincus" que l'avenir de la Grèce se trouvait dans la zone euro
Le président français et la chancelière allemande ont fait cette déclaration après une conférence téléphonique mercredi soir avec le Premier ministre grec qui leur a répété la "détermination absolue" de la Grèce à respecter ses engagements.
Le scénario d'une faillite du pays agitait depuis plusieurs jours les marchés financiers internationaux.
"Le président de la République et la chancelière ont souligné qu'il est plus que jamais indispensable de mettre pleinement en oeuvre les décisions adoptées le 21 juillet par les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro pour assurer la stabilité de la zone euro", a rapporté la présidence française.
"Ils ont fait part au Premier ministre grec de l'importance qui s'attache à la mise en oeuvre stricte et effective du programme de redressement de l'économie grecque soutenu par les pays de la zone euro et le FMI (Fonds monétaire international) et qui conditionne le déboursement des futures tranches du programme", poursuit le communiqué.
"Le Premier Ministre grec a confirmé la détermination absolue de son gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre l'ensemble des engagements souscrits", ajoute-t-il.
Avant cet entretien à trois, les déclarations alarmistes sur la situation de la Grèce se sont multipliées mercredi. Un défaut de paiement ou une sortie de la zone euro de la Grèce aurait des "coûts dramatiques" pour le pays, l'Europe et le monde entier, a ainsi mis en garde le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.
Ragaillardie après le résultat des entretiens entre les trois responsables européens, la bourse de Nex York a terminé en hausse. Le Dow Jones a gagné 1,27% et le Nasdaq 1,60%.
La France déterminée à sauver la Grèce
Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon ont réaffirmé mercredi en Conseil des ministres que laFrance était déterminée à "tout mettre en oeuvre pour sauver la Grèce ".
C'est ce qu'a déclaré la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse en rendant compte devant la presse des travaux du Conseil, alors que, en dépit des démentis officiels, le scénario d'une faillite de la Grèce gagne en vigueur en Europe.
Les marchés indécis avant la téléconférence sur la Grèce
Dans le courant de la journée de mardi, des rumeurs "d'initiative franco-allemande sur la Grèce" avaient déjà déclenché une éphémère envolée des cours, vite retombée après les démentis des deux côtés du Rhin. La chancelière Angela Merkel a martelé que la "priorité absolue" était "d'éviter un défaut de paiement incontrôlé" d'Athènes, à quelque jours de la réunion des ministres des Finances européens à laquelle assistera le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Dans un premier temps, les autorités allemandes avaient mis le feu aux poudres en évoquant l'éventualité d'un tel défaut de paiement...
Le pays, sous perfusion de l'UE, de la BCE et du FMI, tente de boucler dans la hâte son projet de budget 2012 en intégrant de nouvelles mesures d'austérité et réformes structurelles pour freiner l'escalade de son déficit budgétaire. Le gouvernement de Georges Papandréou tente aussi de "sécuriser" le versement d'une nouvelle tranche d'aide du prêt de 110 milliards d'euros consenti en mai 2010 par la zone euro et le FMI.
L'Italie à son tour dans la tourmente
Mardi, les marchés financiers ont connu un répit en raison d'une rumeur évoquant un achat par le fonds souverain chinois d'obligations d'Etat italiennes. Une rumeur démentie à Rome où l'on a précisé que les discussions avec la Chine portaient uniquement sur des investissements industriels, et non sur un achat de dette.
Depuis plusieurs jours, l'Italie, troisième économie de la zone euro, qui ploie sous l'une des dettes publiques les plus lourdes de la zone, est dans la ligne de mire des marchés. Elle a procédé mardi à une émission obligataire dont les taux se sont envolés à des niveaux record, signe de la défiance du marché.
Rome a mis au point en août un nouveau plan de rigueur draconien de 54,2 milliards d'euros, qui doit permettre au pays de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013 et de réduire son colossal endettement (120 % du PIB).
Ce plan d'austérité a obtenu la confiance des députés italiens mercredi.
Au milieu de cette nervosité générale, les grands pays émergents, Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud (communément appelés "BRICS") ont fait savoir qu'ils discuteraient la semaine prochaine de la possibilité de venir en aide à l'UE.
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