La Fondation Abbé-Pierre alerte sur les discriminations raciales dans le logement social
"Des réponses différenciées" selon l'origine présumée des demandeurs, voire "pas de réponse du tout". La Fondation Abbé-Pierre alerte, dans une étude publiée mardi 21 mars, sur le non-respect du droit à l'information et les discriminations raciales dans le logement social.
Pour déterminer si les guichets d'enregistrement dédiés aux demandes de logement social font œuvre de discrimination, la Fondation s'est prêtée à une expérience. Deux candidates, dont les prénoms et noms suggèrent "pour l'une, une origine française et pour l'autre, une origine d'Afrique de l'Ouest", ont adressé des courriels à 1 875 bailleurs, soit près des deux tiers des guichets officiels en France.
Deux constats émergent : d'une part, seule la moitié des guichets répondent aux sollicitations des fausses candidates, "ce qui interroge sur l'accès à l'information dans le service public et donc sur sa qualité", estime Pauline Portefaix, chargée d'études au sein de la Fondation. D'autre part, seulement près d'un quart des guichets (24,2%) "répondent positivement et de manière similaire aux demandes d'information des deux candidates".
Des réponses différentes selon l'origine présumée
Parmi les guichets qui apportent des réponses aux deux candidates, "23,5% formulent des réponses différenciées à des demandes équivalentes" : une partie "oriente de façon différente les deux candidates, en défaveur de celle présumée d'origine africaine", d'autres "accompagnent plus intensément la candidate présumée d'origine française", et quelques-uns "ajoutent des informations démotivantes pour la candidate présumée d'origine africaine seulement".
"Certes, le phénomène n'est pas massif", tempère Pauline Portefaix. "Ces discriminations sont minoritaires par rapport à celles relevées dans le parc privé, mais elles sont néanmoins significatives", insiste-t-elle. "Toutes les formes de discriminations, quand il s'agit particulièrement du droit fondamental d'accéder à un logement, sont proprement insupportables et inacceptables", a réagi auprès de l'AFP le ministre délégué au Logement, Olivier Klein.
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