: Reportage "Avec une petite terrasse pour étendre ses affaires et poser la planche de surf" : face au manque de logements, ces étudiants en école d'ingénieurs vont au camping
Ici, le camping est quatre étoiles. Mais pas l'ombre d'un vacancier en cette fin septembre : uniquement des étudiants ingénieurs. Si la plage de Bidart est à dix minutes à peine, le plus important pour ces campeurs, c'est surtout la proximité avec l'École supérieure des technologies industrielles (Estia), la prestigieuse école d'ingénieur du Pays Basque, elle aussi à dix minutes. 150 logements sont prévus pour les étudiants, en dehors du pic de la saison touristique, de début septembre à fin juin.
Maxime est en deuxième année à l'Estia. Une deuxième année qui démarre pour lui au camping, dans un mobil-home de 27 mètres carrés, meublé, deux chambres. "Avec une petite terrasse pour étendre ses affaires et poser la planche de surf", précise Maxime. Le tout pour 455 euros par mois. L'électricité est à sa charge. "L'année dernière, c'était compliqué de trouver tout seul." Dans le parc locatif habituel, "on avoisinait plus les 600 euros par mois". Les plus de 6 000 étudiants du Pays Basque ne sont pas épargnés par la crise du logement et 950 d’entre eux suivent leur cursus à l'Estia, la grande école d’ingénieur basée à Bidart, non loin de Biarritz. L'école a choisi de se tourner depuis quatre ans, vers ce camping situé à proximité.
Le droit aux aides au logement
Passer l'hiver dans un mobil-home et affronter des températures plus basses qu'en ce début d'automne, cela n'inquiète pas Maxime. "On a la clim réversible. Niveau prix, ça ne coûte pas tant que ça de chauffer à 24 degrés. 25, 30 euros maximum par mois."
"Il s'agit d'un contrat commercial sur la même base que celui que nous faisons aux vacanciers l'été, explique David, l'un des responsables du camping. Cela ouvre tout de même le droit aux aides au logement. Nous proposons un minimum d'un mois, ce qui veut dire que les jeunes qui viennent en stage ou les alternants qui ont des périodes en entreprise et, parfois doivent payer des logements ailleurs, ne sont pas contraints de payer un logement à l'année."
Patxi Elissalde est le directeur général de l'école d'ingénieurs. "Sur le territoire, il y a 550 chambres ou studios universitaires, ce n'est pas assez, déplore-t-il. On a une convention de collaboration avec le camping qu'on va renouveler, qu'on va développer, je l'espère..." Maxime, lui, ne voit qu'un seul inconvénient à tout ça : "Quand on repart en vacances en camping... Du coup, on a l'impression de revenir à la maison !"
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