Quand les Etats volent au secours des banques en faillite
A son tour, le gouvernement britannique n'a pas eu le choix. On savait la banque Bradford & Bingley en difficulté depuis un petit moment ; mais la situation était plus grave... La banque va être nationalisée : les actifs les plus risqués resteront à la charge de l'Etat ; les meilleurs actifs seront transférés au groupe espagnol Santander.
Santander précise qu'elle déboursera 612 millions de livres (environ 773 millions d'euros) pour s'emparer des quelque 200 succursales de B&B.
_ Le gouvernement conservera la partie la plus risquée : son portefeuille de prêts, qui comprend notamment 41 milliards de livres de crédits immobiliers. Selon la presse, la gestion de ces prêts pourrait être confiée à
Northern Rock, autre banque en difficultés nationalisée -déjà - en février.
Quant à Fortis, la nationalisation décidée hier soir semble déjà porter ses fruits. Ce matin, l'action a gagné 14,5% à l'ouverture de la Bourse d'Amsterdam avant de lourdement chuter.
_ La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, ont injecté au total 11,2 milliards d'euros ; en échange chaque pays obtient une participation de 49% dans la filiale bancaire de Fortis. Une solution qui ne peut être que provisoire, a assuré ce matin le ministre belge des Finances, Didier Reynders.
Et la Belgique pourrait bien ne pas en rester là : le même Didier Reynders a indiqué que son pays pourrait soutenir de la même façon une autre banque, Dexia, qui connaît elle aussi des difficultés.
_ Dexia a réuni hier soir son conseil d'administration, par téléphone, pour officiellement “faire le point sur la situation après Fortis”. Et ce matin, alors que son cours boursier est en forte baisse, la banque dément tout problème de trésorerie, affirmant que la situation de ses liquidités est très bonne...
En Allemagne, le gouvernement a lui aussi dû ouvrir son porte-monnaie. Il a accordé
une garantie de 35 milliards d'euros au secteur bancaire pour le sauvetage de la banque immobilière Hypo Real Estate, afin d'écarter “le danger d'une contagion de la crise à
l'Allemagne”.
En France, le gouvernement, confronté à un budget très serré, ne s'est pas encore exprimé sur la question de ces nationalisations. Mais le secrétaire générale de l'Elysée, Claude Guéant, assure que les pouvoirs publics prendront “leurs responsabilités”.
Nicolas Sarkozy a convoqué demain banquiers et assureurs français à l'Elysée, ainsi que le gouverneur de la banque de France, Christian Noyer, pour “passer en revue la situation des institutions financières ainsi que la distribution des crédits aux ménages et aux entreprises”.
Guillaume Gaven, Grégoire Lecalot, avec agences
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