Rentrée universitaire : face à la précarité, Emmaüs propose des tarifs encore plus solidaires aux étudiants
Selon la Fage, le principal syndicat étudiant, 72% des 18-25 ans ont déclaré en mai dernier avoir connu des difficultés financières au cours des trois derniers mois.
Simon, 20 ans, arpente les allées de la boutique Emmaüs-défi, dans le 19e arrondissement de Paris. "Je viens chercher des affaires pour compléter mon appartement, explique l'étudiant, la tête dans les étagères remplies de vaisselle. "Le micro-ondes, c'était 30 euros, moins 50%, ça fait 15 [euros]", indique-t-il. Des prix réduits, c'est aussi ce qu'est venue chercher Alia, lycéenne en terminale, au rayon papeterie. "Par exemple, un classeur avec des fiches Bristol, qui coûte à peine un euro, une petite pochette à 50 centimes aussi, un petit carnet", énumère-t-elle.
Entre les fournitures scolaires, les livres et le mobilier, souvent le budget des étudiants explose à l'occasion de la rentrée, notamment quand il faut s'installer dans un nouveau logement. En mai dernier, 72% des 18-25 déclaraient avoir connu des difficultés financières au cours des trois derniers mois, selon l'enquête de la Fage. Le principal syndicat étudiant s'est donc associé à Emmaüs pour proposer des réductions supplémentaires dans leurs boutiques.
"Comme on est étudiant, on a un petit budget, explique Damien, étudiant en théâtre à la recherche d'accessoires pour ses rôles d'acteur. Donc on essaie, au maximum, de faire des économies et de trouver des choses anciennes, pour pas trop cher, pour pouvoir jouer avec." Le tout, pour "une vingtaine d'euros, à ne pas dépasser !", insiste-t-il.
"On voit des jeunes qui viennent tout acheter chez Emmaüs"
Une quarantaine de communautés joue donc le jeu pour proposer des réductions supplémentaires. D'ailleurs, entre 20 et 30% de la clientèle de la boutique Emmaüs-défi sont des étudiants, souligne Iva Milo, l'une des responsables. "On voit des jeunes qui viennent carrément tout acheter chez Emmaüs-défi. Ils achètent du mobilier, de la vaisselle, du textile, des choses vraiment très importantes, constate-t-elle. Ce n'est pas juste chiner par-ci par-là."
"On se meuble, on s'équipe, c'est vraiment ça la grosse différence, ça existait avant, mais là ça a été accentué (par la crise sanitaire)"
Iva Milo, co-responsable de la boutique Emmaüs-défià franceinfo
Les jeunes sont donc de plus en plus nombreux à pousser les portes des différentes boutiques, et particulièrement en septembre, quand il faut s'équiper, constate Anaïs Jaud, responsable jeunesse chez Emmaüs France. "À Besançon, par exemple, ils ont observé qu'il y avait trois à quatre fois plus de jeunes qui fréquentaient les boutiques Emmaüs. À Lyon, sur deux après-midi de vente, on a 250 jeunes qui sont venus s'équiper pour la rentrée", relève-t-elle. "On voit quand même qu'il y a des jeunes qui sont clairement en galère et qui ne peuvent pas s'équiper. Alors, même si à Emmaüs, ce sont déjà des tarifs très solidaires, là c'était important pour nous de donner un coup de pouce supplémentaire", ajoute Anaïs Jaud.
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