Paris, Toulouse, Bordeaux, Lille... Les professions libérales sont dans la rue pour dire non à la réforme des retraites
Après la grève de la RATP vendredi, c'est au tour des professions libérales, peu habituées aux manifestations, de hausser le ton contre la réforme des retraites.
Ce qu'il faut savoir
Avocats, médecins, pilotes, hôtesses de l'air, stewards... Ce lundi 16 septembre, les professions libérales se mobilisent contre la réforme des retraites. Ils s'opposent au régime universel à points, mesure phare de la réforme souhaitée par l'exécutif et qui devrait mettre fin aux régimes spéciaux. La mobilisation s'annonce très suivie sur tout le territoire, alors que ces professions ne sont pas habituées à manifester. Un collectif, SOS Retraites, a été créé conjointement par des avocats, des professionnels du soin et des salariés du transport aérien pour l'occasion. A Paris, le cortège a quitté la place de l'Opéra sur les coups de 14 heures. Il a pris la direction de la place de la Nation.
La fin des "régimes autonomes". La réforme des retraites envisagée par le gouvernement prévoit la fin des 42 régimes de retraites actuels en faveur d'un régime unique à points. Les professions concernées par les régimes spéciaux (fonctionnaires, employés d'entreprises publiques de transports, professions libérales, notamment) sont vent debout contre cette refonte : elles estiment qu'elles perdraient de nombreux avantages. Le système universel se traduirait en partie par une forte hausse des cotisations et certains futurs retraités verront le montant de leur pension nettement diminué.
Pour les avocats, cela entraînerait la disparition de la Caisse nationale des barreaux (CNBF). Forte de 2 milliards d'euros de réserves financières, est elle le fruit d'une cotisation des avocats. La fusion des régimes entraînerait, selon Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB), la "spoliation" de cette caisse de retraites.
Grève des audiences pour les avocats. Une large majorité des avocats a décidé de ne plaider aucune affaire ce lundi et de demander automatiquement le renvoi des procès. Il n'y aura pas de commis d'office, de consultations gratuites ni de permanences pénales. Seul le contentieux de la liberté, pour les gardes à vue et la détention provisoire notamment, sera assuré. Selon la présidente du CNB, "des trains entiers d'avocats monteront vers Paris", où une "mobilisaton sans précédent" est attendue.
Des consultations à venir. Edouard Philippe a chargé le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, de rencontrer avant le 15 octobre les représentants des 42 régimes spéciaux pour "dresser un état des lieux" et "fixer un calendrier de travail". Jean-Paul Delevoye recevra mardi matin, avec la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, les responsables du CNB, de la CNBF et de la Conférence des bâtonniers.