Les soutiens d’Emmanuel Macron le pressent de prendre la parole : "Il ne faut pas laisser pourrir la situation", après le 49.3 sur la réforme des retraites
Les députés sont appelés lundi 20 mars à se prononcer sur deux motions de censure déposées après l’usage du 49.3 par le gouvernement sur la réforme des retraites. L’une a été déposée par le Rassemblement national, l’autre par le groupe LIOT (Liberté, indépendants, outre-mer et territoires). À l’issue de ce vote, la France aura-t-elle encore un gouvernement ? C’est probable.
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Si on s’arrête sur la motion du petit groupe LIOT, l’idée de cette vingtaine de députés centristes et ultramarins, est de ratisser large, des Insoumis, jusqu’au Rassemblement national, en passant surtout par Les Républicains. Ce sont eux qui, une nouvelle fois, seront la clé du scrutin. Alors, tout est fait pour les attirer. Par exemple, le texte de la motion se veut consensuel. Il n’y a pas d’allusion à la retraite à 60 ans, et puis il n’a pas été signé par les figures insoumises les plus clivantes.
Pour quel résultat ? On l’a vu, ce n’est pas toujours facile de compter les députés. C’est donc plutôt une fourchette, entre sept et une petite quinzaine de députés de droite, qui pourraient apporter leur vote. Si on fait les calculs, la Nupes, plus le RN, plus LIOT, des non-inscrits et quelques députés de droite, ça fait entre 260 et 275 voix. Or, il en faudrait 287. Donc, sauf renversement de situation, lundi soir Élisabeth Borne sera encore à son poste et la réforme des retraites sera adoptée.
Vite passer à autre chose
Mais au sein de l’exécutif, on est conscient que ça ne résout pas pour autant cette "crise des retraites". D’ailleurs dimanche soir, l’Élysée a fait savoir qu’Emmanuel Macron a évoqué avec les débats du jour, "le bout du cheminement démocratique" de la réforme, façon de signifier qu’après le vote, ce sera la fin du processus politique. L’exécutif se penche donc sur la suite. La seule chose qui est certaine, c’est que le chef de l’État doit prendre la parole. L’Élysée assure qu’aucune date n’est arrêtée, mais certains proches du chef de l’État poussent pour que ce soit dès cette semaine. "Il ne faut pas laisser pourrir la situation", prévient un conseiller.
Reste qu’une journée de mobilisation aura lieu jeudi, et que la participation sera forcément lue à l’aune de la prise de parole présidentielle si elle a lieu d’ici là. Au-delà du timing, "s’il parle pour ne rien dire, comme pendant le Covid, ça sera pire", prévient un soutien. Il faut une "prise de parole innovante pour parler services publics, santé, école", ajoute un de ses amis. Après l’épisode retraites, Emmanuel Macron devra en tout cas trouver la recette pour que ce quinquennat à peine commencé, ne soit pas déjà enlisé.
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