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Pour l'Insoumis Manuel Bompard, "les macronistes ont un grave problème avec les contrepouvoirs"

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Article rédigé par franceinfo
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Le coordinateur du parti La France insoumise (LFI) a dénoncé en premier lieu l'attitude d'Emmanuel Macron et celle d'Aurore Bergé, présidente du groupe "Renaissance" à l'Assemblée nationale.

"J'observe que les macronistes, de manière générale, ont un grave problème avec les contrepouvoirs", a affirmé Manuel Bompard, mardi 13 juin sur franceinfo. D'après le coordinateur de La France insoumise (LFI), "dès qu'un contrepouvoir leur déplaît, dès qu'il dit quelque chose qui ne va pas dans leur sens, ils le mettent de côté".

Manuel Bompard cite en particulier le président de la République, Emmanuel Macron, et la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé. "Ils ont tapé sur les doigts du président du Conseil d'orientation des retraites parce qu'il avait donné les chiffres, et que ces chiffres ne leur convenaient pas", rappelle-t-il. "Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme", avait en effet indiqué Pierre-Louis Bras, au mois de janvier. Un simple rappel des constats de son institution, que les opposants à la réforme n'ont pas manqué de retourner contre l'exécutif.

"Quand vous avez la Palme d'or à Cannes, qui profite de sa nomination pour dire quelque chose sur la situation de la culture en France, ils lui tapent sur les doigts", poursuit le député des Bouches-du-Rhône, faisant allusion au discours de Justine Triet. La réalisatrice a notamment critiqué une "marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend" et qui est en train "de casser l'exception culturelle française". "Injuste", avait commenté la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.

>> Festival de Cannes : "J'ai eu le sentiment d'une attaque totalement injuste sur le fond", réagit la ministre de la Culture au discours de Justine Triet.

"Quand le président de la commission des finances fait respecter la règle, ils lui tapent sur les doigts, et ils veulent le remplacer", ce qui est "inacceptable", dénonce encore Manuel Bompard. À mots couverts, la cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé, avait en effet menacé Éric Coquerel, de ne pas être reconduit à la rentrée, après qu'il a donné son feu vert à l'examen d'une proposition de loi pour abroger la retraite à 64 ans.

"C'est un débat qu'on aura", a-t-elle lancé dimanche sur France Inter. "Quand on est président d'une commission, on ne l'est pas à titre partisan, on n'est pas président LFI, Les Républicains, communiste… On est là pour faire respecter cette institution", avait argumenté Aurore Bergé. Pour justifier sa décision, Éric Coquerel a revendiqué une "application souple" de la Constitution, qui proscrit toute proposition parlementaire créant une charge pour les finances publiques. Une souplesse au nom de la défense de "l'initiative parlementaire" et du "droit de l'opposition".*

La réforme des retraites "abrogée tôt ou tard"

Selon le règlement de l'Assemblée nationale, "ne peut être élu à la présidence de la Commission des finances qu’un député appartenant à un groupe s’étant déclaré d’opposition". Manuel Bompard rappelle l'usage : "pour respecter ça, les députés de la majorité ne participent pas à son élection". Si les députés de la majorité présidentielle venaient à se prononcer, lors du renouvellement, "ce serait une nouvelle ligne rouge de franchie", prévient-il.

La stratégie de l'alliance de gauche Nupes sur les retraites, dans les prochains mois, promet d'autres frictions avec le camp présidentiel. "Nous redéposerons des lois d'abrogation pour obtenir enfin cette abrogation" de la réforme, promet-il. Ce n'est pas la seule option : "à la fin de l'année, on aura une discussion sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale" et "nous proposerons des amendements (…) pour revenir sur cette réforme des retraites". "Tôt ou tard", elle "sera abrogée", s'engage Manuel Bompard.

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