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Réforme des retraites : "On aura peur jusqu'au bout", confie un cadre de la Macronie, avant le vote à l'Assemblée

A deux jours du vote du texte, le chef de l'Etat et la Première ministre tentent de prendre les choses en main pour se donner une chance de le faire adopter au Parlement.
Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Elisabeth Borne, le 7 mars 2023, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

Fait rarissime : le chef de l'Etat s'est invité, fait rarissime, au début de la réunion hebdomadaire de coordination des cadres du camp présidentiel. "Cette réforme est une nécessité absolue pour le financement de nos retraites et la solidité du pays", a-t-il martelé, selon plusieurs participants, cités par l'AFP. Plus que jamais à la merci des voix de la droite, Emmanuel Macron en a appelé à la "responsabilité" des oppositions à trois jours d'un scrutin à suspense à l'Assemblée nationale sur sa réforme des retraites.

>> Réforme des retraites : pourquoi le vote de jeudi à l'Assemblée nationale s'annonce très incertain

Mais la fébrilité du camp présidentiel est difficile à apaiser. "On se croirait dans un PMU et moi, je ne suis pas un spécialiste du turf", s'agace ainsi un parlementaire en voyant ses collègues s'épuiser jusqu'au vertige à force de faire des paris sur le vote de la réforme des retraites au Parlement.

"Bluff" et coups de pression

Le groupe LR à l'Assemblée assure avoir sécurisé 35 votes pour. "Du bluff. Ils en ont moins", soupçonne un pilier de la majorité, déjà prêt en cas d'échec, à accuser Eric Ciotti, encore jeune président des Républicains, de n'avoir su tenir ni ses troupes, ni ses engagements.

Cette apparition en personne d'Emmanuel Macron, lors de la réunion de cadrage, est un coup de pression sur les siens, pour qu'ils tiennent bon et qu'ils continuent de convaincre les indécis un à un. Même si c'est une énergie parfois dépensée en pure perte. "Je lui ai répondu de ne pas perdre son temps", confie un député de droite, démarché par un ministre de premier plan, mais décidé néanmoins à voter contre le projet de loi. "L'avenir du quinquennat se joue dans deux jours", glisse une figure de la Macronie, avant d'avouer : "De toute façon, on aura peur jusqu'au bout."

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